Huit membres de la famille Trabelsi et six de la garde présidentielle sont concernés par l'enquête du ministère de la Justice. La traque de Zine El Abidine Ben Ali se poursuit. Ejecté du pouvoir, chassé du pays, l'ex-président de la Tunisie fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. En effet, la justice de son pays, sur lequel il a régné durant 23 ans, vient de lancer un mandat d'arrêt international contre lui, son épouse et des membres de la belle-famille. Cette décision est intervenue à quelques heures de l'annonce de la chute du gouvernement de transition et la formation d'un nouveau gouvernement. Pour bon nombre d'observateurs, cette décision se veut un signal de la part du gouvernement à travers lequel il tente d'apaiser la tension de la rue. Ce dernier vient, ainsi, tenir une de ses promesses qu'il avait faites lors de son premier Conseil des ministres, il y a une semaine. A l'issue de cette rencontre, le ministre de la Justice avait annoncé l'ouverture d'une enquête pour les mêmes raisons suscitées. Il est reproché à M.Ben Ali le fait qu'il ait amassé une fortune en usant de son statut de président pour détourner les deniers publics. Autrement dit, de biens mobiliers et immobiliers» et «transferts illicites de devises à l'étranger», selon les termes utilisés par le ministre de la Justice Lazhar Karoui Chebbi. La justice tunisienne ne s'en est pas prise, seulement, à M.Ben Ali et son épouse, mais aussi à la famille Trabelsi, dont Benhassen Trabelsi, frère de Mme Leïla Ben Ali, toujours en fuite. Concernant les huit autres membres de la belle-famille de l'ex-président tunisien qui ont été arrêtés et détenus par la suite, le ministre de la Justice tunisien a annoncé qu'ils sont visés par cette enquête. La justice tunisienne a ciblé, également, par cette enquête, les hommes proches du président. La même source a fait savoir que six membres de la garde présidentielle, dont l'ancien chef de la sécurité du président Ben Ali, le général Ali Sériati, étaient poursuivis dans le cadre d'une enquête distincte visant des exactions contre la population et les forces de sécurité. Au lendemain de sa formation, le gouvernement de transition s'est engagé à restituer à l'Etat tous les biens mobiliers et immobiliers du président déchu ainsi que ceux de son parti politique, le Rassemblement constitutionnel démocratique. A cette annonce, les capitales européennes ont tout de suite réagi en décidant de bloquer les comptes en devises de M.Ben Ali et son épouse. La France, la Suisse et l'Allemagne ont décidé de serrer l'étau autour de la fortune du clan du président déchu. Ces trois pays ont assuré qu'ils avaient pris «les dispositions nécessaires» pour bloquer d'éventuels «mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens, notamment, en France et en Suisse».