L'Inspection générale des finances ne dispose actuellement que de 180 inspecteurs et 240 cadres. Très peu pour une structure aussi importante. Bien qu'elle souffre d'un manque d'effectifs pesant, l'Inspection générale des finances (IGF) investit le secteur économique public. L'IGF a effectué 36 missions de contrôle au niveau du secteur économique depuis mars 2009, date de la publication des textes d'application de l'ordonnance promulguée en février 2008, relative à l'élargissement du champ d'intervention de cette structure au secteur économique. Le nombre des interventions opérées au niveau des Entreprises publiques économiques (EPE) a été communiqué, hier, par le ministre des Finances qui a assisté aux 5es assises annuelles de l'IGF. Karim Djoudi s'est bien gardé de conserver intacts les secrets contenus dans les rapports établis par l'IGF dans le cadre de ses 36 missions effectuées au niveau des EPE. Le ministre s'est attaché à dresser le bilan du concours de l'IGF durant les deux dernières années, évitant précautionneusement à ouvrir les pages contenant les conclusions de ces missions. Pour les autres interventions de l'Inspection générale des finances, touchant différents types d'établissements, Karim Djoudi a indiqué que l'année 2010 a été conclue sur une notification de 177 rapports de contrôle. En 2009, les services de cette même instance avaient procédé à 128 opérations de contrôle qui se sont soldées par l'élaboration de 154 rapports. Le grand argentier du pays, qui intervenait à l'ouverture des assises annuelles de l'IGF, n'a soufflé mot sur les décisions prises en guise de réponse aux défaillances soulevées dans les rapports de l'IGF. Dans une interview accordée à l'agence APS, Djahdou Mohamed, chef de file des inspecteurs de l'IGF, a expliqué que les services de cette instance «n'interviennent que sur demande des autorités publiques (…) Nous (IGF) procédons ensuite à l'élaboration du rapport de synthèse que nous adressons aux autorités qui l'avaient demandé sachant que seuls le président de la République, les présidents des deux chambres du Parlement et les membres du gouvernement sont habilités à ce genre de saisine. Ces autorités sont tenues de nous informer des mesures prises pour corriger les défaillances relevées, chose qui ne se faisait pas auparavant», explique Djahdou Mohamed. Tout au long de son allocution, le ministre des Finances, s'est voulu, comme à son habitude, volontariste en s'agrippant aux nouvelles thèses professées récemment au Parlement par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Le ministre des Finances a évoqué, hier, le besoin de «rationaliser» le budget de l'Etat, ainsi que «la sécurisation des fonds publics et la lutte contre la corruption». Les dépenses publiques colossales engagées dans le cadre du programme d'investissements publics (2010-2014) sont estimées à plus de 21 000 milliards de dinars (286 milliards de dollars). M. Djoudi explique que les saisines, «en nombre sans cesse croissant», sont une «marque indéniable de la confiance placée par les pouvoirs publics en cette institution». Mais l'IGF n'as cessé depuis février 2008, voire même depuis plusieurs années, de crier l'insuffisance des effectifs dont elle dispose. Le gouvernement a fait la sourde oreille, au moment où la corruption gangrène tous les secteurs et institutions. D'ailleurs, le premier responsable de cette inspection a reconnu, hier, que «la ressource humaine est notre talon d'Achille». L'IGF ne dispose actuellement que de 180 inspecteurs et 240 cadres. Très peu pour une structure aussi importante.