L'Inspection générale des finances (IGF) a effectué 36 missions de contrôle au niveau du secteur économique durant les deux dernières années, selon le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui intervenait hier à l'ouverture des 5es assises des cadres et inspecteurs de l'IGF. Le ministre n'a pas donné de détails sur le contenu et les conclusions de ces missions, et a indiqué cependant que «cette sollicitation plus accrue de l'inspection pour le contrôle et l'audit des entreprises publiques économiques (EPE) est le fruit des récents amendements réglementaires qui ont permis l'élargissement du champ d'intervention de cette structure au secteur économique». Une ordonnance promulguée en février 2008 a renforcé les structures de l'IGF et élargi ses missions aux EPE. Mais les conditions et les modalités de contrôle et d'audit de gestion de ces entreprises par l'IGF n'ont été fixées qu'en mars 2009. Pour les autres interventions de l'IGF, touchant différents types d'établissements, M. Djoudi a souligné que «l'année 2010 a enregistré, à elle seule, la notification de 177 rapports de contrôle de qualité nettement supérieure par rapport à la période antérieure». En 2009, les services de l'IGF avaient procédé à 128 opérations de contrôle qui ont permis d'élaborer 154 rapports. «L'IGF devra être de plus en plus une force de proposition et ériger en principe de base le devoir d'alerte et renforcer son rôle de conseil», a-t-il recommandé. Les dépenses publiques colossales engagées dans le cadre du programme d'investissements publics (2010-2014), estimées à plus de 21 000 milliards DA, appellent les institutions de contrôle, notamment l'IGF, «à jouer un rôle prépondérant dans la rationalisation budgétaire, la sécurisation des fonds publics et la lutte contre la corruption», a-t-il tenu à rappeler. «Les saisines, dont le nombre ne cesse de croître, sont une marque indéniable de la confiance placée par les pouvoirs publics en cette institution», soutient le premier argentier du pays. D'autre part, M. Djoudi a appelé les cadres et inspecteurs de l'IGF à anticiper sur la mise en application des nouvelles normes et procédures des systèmes budgétaires et du nouveau système comptable financier. Pour rappel, le gouvernement avait introduit en 2010 plusieurs amendements législatifs visant la lutte contre les diverses formes de dérives et malversations liées à la gestion des fonds publics, à l'instar de la révision de la loi relative à la lutte contre la corruption et du code des marchés publics, le renforcement de la Cour des comptes, l'amendement des lois sur la monnaie et le crédit et sur les infractions de change ainsi que l'élargissement du contrôle au sein du ministère des Finances.