L'Algérie sera présente à la 22e édition du Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou, du 26 février au 5 mars prochain, avec douze films dans les différentes sections, dont deux longs métrages en compétition. Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision a été créé à l'initiative d'un groupe de cinéphiles en 1969. Il a été institutionnalisé le 7 janvier 1972. A partir de la 6e édition, il devient biennal, débutant le dernier samedi de février de chaque année impaire. La 22e édition du Fespaco proposera un éventail assez large de la cinématographie africaine. Les grandes lignes du programme ont été dévoilées hier matin au cours d'une conférence de presse à la Cinémathèque d'Alger, animée conjointement par MM. Michel Ouedraogo, délégué général du FESPACO et Soma Adriouma, président du comité de sélection du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou. «Après Bruxelles, Paris et Tanger, nous voilà à Alger, dans ce pays de la panafricanité, pour le lancement de la 22e édition du FESPACO. Cette manifestation vise à favoriser la diffusion de toutes les œuvres du cinéma africain, permettre les contacts et les échanges entre professionnels du cinéma et de l'audiovisuel, ainsi qu'à contribuer à l'essor, au développement et à la sauvegarde du cinéma africain, en tant que moyen d'expression, d'éducation et de conscientisation», dira-t-il. Placée sous le thème «Cinéma africain et marchés», cette biennale présentera 195 films, dont 111 en compétition, provenant de 28 pays africains. A travers ce nombre assez élevé de longs et courts métrages – de fiction ou documentaire – les organisateurs entendent privilégier la qualité. Ainsi, dix-huit films dans la section «Compétition des films africains longs métrages» ont été retenus, dont deux productions cinématographiques algériennes, Essaha (La place) de Dahmane Ouzid, et Voyage à Alger de Abdelkrim Behloul. En outre dans la compétition officielle on pourra découvrir la récompense qui concernera le meilleur film des écoles africaines du cinéma. Onze œuvres cinématographiques sont nominées, représentant 4 écoles d'Afrique du Sud, du Bénin, du Maroc et du Burkina Faso. L'Algérie brillera dans plusieurs autres compétitions, c'est du moins ce qu'a affirmé le président du comité de sélection du FESPACO, Soma Ardiouma. Dans la catégorie des compétitions de films africains court métrage, l'Algérie sera présente avec Karakouz de Abdennour Zahzah, et Khouya de Yanis Koussim. Dans la compétition officielle des films documentaires, citons entre autres Sous le silence, je sens rouler la terre, de l'Algérien Mohamed Lakhdar Tati, produit par Mycéne Prod et Stella Prod. Dans la compétition TV& Vidéo, on retrouve Le dernier voyage du réalisateur algérien Djamel Azizi. Dans le panorama de films africains et du monde, deux titres ont été retenus, Africa is back réalisé par Salem Brahim et Chergui, et L'Afrique fait son cinéma à Alger de Hadj Mohamed Fitas. M. Soma Ardiouma indiquera toutefois que des séances spéciales seront à l'honneur, où trois films algériens seront projetés. Il s'agit de London River et Hors-la-loi de Rachid Bouchareb. L'Afrique vue par... est une œuvre collective de dix courts métrages signés par des réalisateurs africains, produite et présentée au 2e Festival Panafricain d'Alger en 2009. De plus, dans la sélection officielle hors-compétition, une section a été créée en hommage aux pionniers et réalisateurs disparus entre 2009 et 2010. Une dizaine de films a été sélectionnée en mémoire entre autres de : Désiré Niamkey Ecaré, Adama Drabo, Samba Félix N'Diaye, Tierno Fati Sow, André Come Ottong, Maham Johson Traoré, Amadou Bourou, James Campbell-Badiane, Sotigui Kouyaté, Moustapha Dao, Dominique Zéida, Tahar Chériaa. Cette nuit hommage sera organisée le 26 février, jour de l'ouverture du festival. Le jury sera présidé par le Gambien Mbye Cham, professeur de cinéma à la Howard University de Washington, et composé de cinéastes de renom comme le Marocain Hassan Benjelloun, ou encore le Camerounais Jean-Pierre Bekolo pour décerner l'Etalon de Yennenga. Le parrain de la 22e édition n'est autre que le célèbre écrivain, scénariste et historien congolais, Elikia M'Bokolo. Il est à noter, par ailleurs, que si le FESPACO réserve une riche programmation cinématographique à travers ses 14 salles, il n'en demeure pas moins que la musique, la danse et le théâtre occuperont une place de choix.