Le parti de Saïd Sadi a tenu, hier, à répondre au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, à l'issue de l'entretien qu'il a accordé à nos confrères de Liberté et où il cite nominativement le RCD. Evoquant la marche non autorisée, à laquelle a appelé le RCD le 22 janvier dernier, Ould Kablia déclare : «Quand le président du RCD dit lui-même qu'il a échoué, je ne vois pas pourquoi il faudrait considérer qu'il a réussi», pour la formation de Sadi cela s'appelle un mensonge. «Nous disons et répétons que notre initiative est un succès qui a acculé le pouvoir à se démasquer devant l'opinion nationale et internationale au moment où un vent de liberté souffle sur le Sud», a estimé le RCD qui pense que le déploiement le 22 janvier dernier d'un dispositif «digne des méthodes du sinistre Massu» sur la capitale algérienne est «plus une réaction de panique qu'un signe de puissance». «Les renseignements généraux de Ould Kablia qui étaient sur la brèche depuis quinze jours savaient que la mobilisation citoyenne allait acculer le pouvoir à un rapport de force décisif pour le changement. Il a été contraint et forcé de sortir son armada, préférant s'humilier à la face du monde, plutôt que de prendre le risque d'une déferlante populaire», réplique le RCD à Ould Kablia. Le département de Ould Kablia, de l'avis des responsables du RCD, aurait eu la latitude de connaître le nombre de manifestants qui aurait pu prendre part à la marche du 22 janvier s'il n'avait pas encerclé les cités universitaires de la capitale, Bab El Oued, La Casbah... S'il n'avait pas empêché les trains de rentrer sur Alger et détourné les bus. «C'est la peur de la marée humaine qui a poussé Ould Kablia à appeler 20 000 policiers en renfort, provoquant ce qu'un diplomate a appelé un acte de guerre et non une opération de maintien de l'ordre», explique le RCD. Au sujet de l'interdiction des marches à Alger, le RCD rappellera les marches commanditées lors de la sortie du chef de l'Etat de l'hôpital français du Val-de-Grâce. «Le déni de réalité dans lequel sombre le ministre de l'Intérieur atteste du divorce politique, moral et générationnel qui déstabilise le pouvoir algérien, à l'instar des régimes semblables qui paniquent et tombent les uns après les autres», fera remarquer le RCD qui précise à l'adresse de Ould Kablia que le régime n'a pas en face de lui seulement le RCD, mais tout le peuple algérien. «Ould Kablia aura, une fois de plus, l'occasion de vérifier sa crédibilité face au peuple algérien le 12 février», précise la formation de Saïd Sadi.