Les praticiens en génécologie, qui ont bénéficié d'une formation de deux dans les CHU, revendiquent leur intégration dans le système des soins. Plusieurs médecins généralistes dénoncent, dans une correspondance transmise à la presse, l'interdiction qui leur a été signifiée de travailler au niveau des maternités, et partant la sous-utilisation de leurs compétences. Ils ont pourtant bénéficié d'une formation de deux ans dans les grands CHU du pays et obtenu des certificats d'études spécialisées (CES) en obstétrique, en sus de leurs diplômes de docteurs. Actuellement, ils exercent dans différentes structures hospitalières publiques de la wilaya de Biskra qui fonctionnent avec «des gynécologues et obstétriciens cubains dont le nombre insuffisant ne peut répondre à tous les besoins des patientes que l'on doit souvent transférer vers les lointains hôpitaux du chef-lieu de wilaya», a indiqué le Dr Nassira Chebbi, de l'EPSP de Zeribet El Oued. Partagée entre désarroi et colère, elle ajoutera, en tant que porte-parole de la cinquantaine de médecins concernés au niveau national par ce problème: «Nos diplômes attestent de notre aptitude à pratiquer toute intervention gynécologique et obstétricale, mais ils ne sont pas reconnus ; à quoi vont servir ces CES en obstétrique si on ne peut en bénéficier et en faire bénéficier les parturientes ?» Ces praticiens de la santé en appellent au ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière afin que soit élaboré «un statut particulier reconnu par la fonction publique, digne de la qualité des soins que nous offrirons à nos patientes (échographie, césarienne, hystérectomie), et en rapport avec les risques et les pressions que nous allons subir au cours de l'exercice de ces fonctions au sein des services de gynéco-obstétrique des établissements hospitaliers», peut-on, entres autres, lire dans la correspondance. Il demandent aussi que soit reconnu le CES en obstétrique, lequel a été créé par arrêté n° 65 du 11 juillet 2006, complété par un décret exécutif n° 97-291 du 27 juillet 1997. Ce diplôme qui devait en principe habiliter les médecins généralistes qui en sont titulaires à prendre en charge une maternité tant sur le plan médical que chirurgical, à suivre les femmes enceintes de la conception à l'accouchement, et à pratiquer tout accouchement normal ou compliqué, n'est pas pris en compte par les directions de la santé de chaque wilaya, tant que celles-ci n'ont pas reçu de la tutelle des instructions dans ce sens.