Le scrutin du 24 novembre dans la wilaya de Béjaïa s'est joué serré, très serré. Nombreuses municipalités devraient désormais être gérées par des mosaïques, où il sera difficile de dégager des majorités à même de garantir un semblant de stabilité dans les assemblées. Même si, au final, la configuration globale dégagée par les résultats provisoires de l'élection, communiqués hier par le premier responsable de la wilaya, confirme le FFS dans son statut de première force politique dans la région, le parti d'Aït Ahmed aura néanmoins laissé des plumes jeudi dernier. Le FFS perd ainsi sa majorité absolue à l'Assemblée populaire de wilaya, pour la première fois depuis 1997, en ne prenant que 18 sièges sur les 43 mis en compétition. Pour y placer un président issu du sigle, les élus devront désormais céder à l'exercice des alliances. Peut-être avec le RCD qui réussit là un bon retour à l'assemblée, en s'adjugeant 10 sièges. Les deux partis sont en recul, chacun de 4 sièges, par rapport aux scores réalisés en 1997. Le FLN se contente de 7 représentants, lui qui promettait des scores plus importants, alors que la surprise vient du MEN (Mouvement de l'entente nationale), un inconnu dans la région, en réussissant à placer 4 candidats de sa liste, à ex aequo avec Assirem, la seule liste indépendante en course pour l'APW. Les résultats provisoires à travers les communes reproduisent un peu la même tendance. Sur la base du nombre des voix obtenues, le FFS se retrouve ainsi majoritaire (majorité relative notamment) dans 22 communes sur les 52 que compte la wilaya et sur les 48 dans lesquelles il avait avancé des listes. Un décompte qui lui attribue 139 sièges sur les 460 composant l'ensemble des APC. Dans la bataille, le parti d'Aït Ahmed se retrouve battu dans deux communes hautement symboliques : Le chef-lieu de la wilaya, qui revient désormais au FLN, après un règne sans partage pendant deux mandats, et la commune de Tazmalt (revenue à l'indépendant Smaïl Mira), présentée jusque-là comme son fief. Les 56 listes indépendantes entrées par ailleurs en compétition réussissent, quant à elles, une percée qui doit indisposer les partis politiques. En effet, 11 APC sont désormais à majorité non cataloguées politiquement, du moins sur le plan formel. En tout, les indépendants gagnent 111 sièges à l'élection et forment déjà un sérieux bloc dans la perspective des sénatoriales par exemple, au-delà de l'impact sur les équilibres et des jeux d'alliances au niveau des staffs communaux. Le parti de Saïd Sadi, qui a proposé des listes dans 29 communes de la wilaya, se suffit de la majorité dans 7 municipalités. En nombre de sièges cependant, il se retrouve devancé par le FLN qui en gagne 80, contre seulement 74 pour le RCD, avec des majorités dans 6 communes. Une comparaison à relativiser cependant, dans la mesure où l'ex-parti unique est allé avec 48 listes aux partielles. Le RND se retrouve grand perdant dans l'opération, du moins eu égard, là aussi, à l'ambition affichée (37 listes communales). Le parti du Chef du gouvernement se contente de majorités relatives dans 4 communes rurales de la wilaya et n'a réussi à placer aucun représentant à l'APW.