Bon nombre de demandeurs d'emploi affirment rencontrer d'énormes difficultés avec la fonction publique, laquelle refuse de les recruter dans le cadre des dispositifs mis en place. Recrutés dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), 137 jeunes universitaires ont bénéficié, depuis hier, selon des sources sûres, d'un poste permanent au niveau des différentes caisses relevant du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Engagés initialement à la caisse nationale d'assurance sociale (CNAS), ils ont débrayé à plusieurs reprises pour demander leur titularisation. Ce vœu a été exaucé hier sur instruction ministérielle sommant les différentes caisses (Cnas, Casnos, Cacobath etc.) à se répatir le lot de ces jeunes recrues. Cette mesure est venue au lendemain d'un grand débat sur l'emploi, animé, à Annaba, par le chef de l'exécutif et le directeur de l'emploi, lors de la session de l'APW. Ce dernier avait soulevé plusieurs contraintes ayant trait à l'insertion des jeunes diplômés. Nous sommes confrontés à des difficultés avec la fonction publique qui n'accepte pas le recrutement des jeunes dans le cadre du dispositif DAIP. L'administration se déclare démunie de moyens pour créer des postes de travail dont seul l'Etat peut la doter», a-t-il déclaré en plénière. Néanmoins, la direction de l'emploi s'est félicitée d'avoir inséré 6 000 jeunes dans différentes entreprises publiques et privées, toujours dans le cadre du DAIP et CFI. «La majorité d'entre eux préfère être recrutée à l'université, mais l'insertion définitive des chômeurs universitaires a été interrompue en 2009», a-t-il précisé. En effet, depuis 2008, seuls 120 jeunes ont pu décrocher un contrat à durée indéterminée (CDI) dans différentes entreprises économiques. Le recteur de l'université qui a également assisté à cette assemblée, a brassé large dans cadre du recrutement relevant de son institution. Dans son intervention, il a déclaré: «140 contractuels sont en activité à l'université de Annaba. Cependant, leur permanisation ne dépend pas seulement du ministère de l'Enseignement supérieur mais également de celui des Finances, qui assure la budgétisation des postes.» Le recteur ne s'est pas arrêté là pour faire son diagnostic sur la situation; il a critiqué la fonction publique qui, selon lui, a suppléé aux prérogatives de l'université. «La fonction publique organise des concours au profit des universitaires et procède à la correction de leurs copies. Aussi, le problème du service national ne permet pas à la majorité d'être recrutés à l'université», a-t-il souligné. Présidant l'assemblée, le wali a instruit le directeur de l'emploi à l'effet de trouver une formule à même de réinsérer ces cadres universitaires, en fin de contrat, en sommant les entreprises économiques de ne jamais procéder à la résiliation de leur convention.