La rencontre amicale internationale entre l'équipe nationale algérienne et son homologue tunisienne, tant attendue par le staff technique des Verts, n'aura pas lieu. La rencontre a été reportée à une date ultérieure. Officiellement, selon un communiqué de la Fédération Algérienne de Football : «Devant l'impossibilité d'organiser le match amical international, prévu entre notre équipe nationale et son homologue tunisienne à cause de l'indisponibilité des deux seuls stades susceptibles d'accueillir cette rencontre (5 Juillet à Alger et 19 Mai 1956 à Annaba), les Fédérations algérienne et tunisienne de football, après avis de leurs entraîneurs, ont décidé d'un commun accord le report de ce match à une date ultérieure». Cela aurait pu tenir la route sauf que quelques heures auparavant, la structure fédérale avait annoncé, toujours par l'entremise de son site, que la rencontre aurait bien lieu le 9 février courant, mais au stade de Annaba. Une délocalisation qui avait intrigué plus d'un. En effet, alors que le match était prévu à Alger, un laconique communiqué de la fédération annonce, dans la matinée d'hier, la délocalisation de la rencontre vers Annaba. Sur un plan technique, ce changement de domiciliation est irrecevable dans la mesure où il y a peine quelques jours le staff technique avait rejeté cette option au motif de la mauvaise pelouse du stade de Annaba. Le sélectionneur national s'était, en effet, déplacé au niveau de cette infrastructure qui présentait beaucoup de lacunes et ne pouvait en aucun cas abriter une rencontre considérée comme importante dans la préparation de l'équipe en vue de ses importantes échéances. Pour justifier cette déprogrammation, il fallait bien évidemment un motif valable car on ne change pas une domiciliation juste pour le plaisir de changer. La direction du complexe olympique s'est faite obligation de balancer un communiqué via le site de la fédération. Le motif avancé, tiré par les cheveux faut-il le souligner, ne tient pas la route. «Un problème technique a surgi au niveau de l'éclairage du terrain du stade du 5 Juillet», est-il écrit dans ce communiqué, rendu public par la structure fédérale. Cette dernière, du coup, se lave les mains de cette délocalisation inattendue. Techniquement encore, la pilule est difficile à avaler car une panne au niveau d'un système d'éclairage qui n'a pas été utilisé depuis longtemps demeure énigmatique. Ensuite, il y a à peine une semaine, le directeur du stade du 5 Juillet, Noureddine Belmihoub, affirmait que tout sera ficelé avant la date de la rencontre amicale face à la Tunisie. Et de déclarer encore que «la pelouse dudit stade se trouve en parfait état, après les travaux d'entretien qui ont eu lieu lors de cette période de trêve, et que tout sera fin prêt pour accueillir toutes les rencontres nationales et internationales, notamment celles face à la Tunisie et le Maroc, permettant aux joueurs d'évoluer dans les meilleures conditions et d'offrir un beau spectacle.» En fait, le changement de stade répond à d'autres considérations qui relèvent plutôt de l'aspect politique, donc sécuritaire. Les observateurs avertis ont de suite fait le lien entre cette rencontre qui aurait certainement drainé beaucoup de supporters et la marche prévue à Alger deux jours après. Il était clair que ce genre de regroupement sportif, de surcroît face à des Tunisiens, aurait suscité un développement beaucoup plus détaillé de l'actualité politique internationale qui est sur des charbons ardents ces derniers jours. Une meilleure transparence aurait évité l'usage de la langue de bois en ce moment précis où plane une rupture de confiance avec la structure fédérale. Pour rappel, le championnat national de football est en hibernation depuis un mois pour cause justement de cet aspect sécuritaire qui suscite des appréhensions depuis les émeutes du 5 janvier dernier à travers le pays et les récentes révoltes populaires en Tunisie et en Egypte. Là aussi, Mohamed Mecherara, le président de la Ligue nationale, avait pris à son compte ce report en annonçant que la trêve du championnat «était prévue» par sa structure. Bien évidemment, personne n'y a cru !