L'épisode du bombardement d'Al Jazeera n'en finit pas de soulever des vagues de protestation et d'indignation. Jeudi dernier, les employés de la chaîne ont observé un sit-in de quatre heures au siège général de cette télévision situé à Doha (Qatar) et dans tous ses bureaux à travers le monde. Ils ont protesté contre le « plan macabre » de George Bush et demandé à leur conseil d'administration de « diligenter une enquête officielle afin de lever le secret sur le document publié par le Daily Mirror ». Les journalistes ont exhorté, pour leur part, l'administration américaine à « cesser de leur adresser des critiques infondées et insensées ». Hier vendredi, les réactions continuaient de pleuvoir sur le site Web de la chaîne. Ainsi, le Comité de protection des journalistes, dont le siège est à New York, a « condamné vigoureusement le plan de Bush » et rappelé les deux attaques dont la chaîne a été victime à Baghdad et à Kaboul. Idem pour l'Union des avocats arabes qui a demandé « la mise sur pied d'un commission d'enquête internationale pour faire toute la lumière sur cette affaire ». De son côté, l'organisation Reporters sans frontières a déclaré que « les propos de Bush étaient inadmissibles », indiquant qu'elle allait « demander des éclaircissements de la part de Londres et de Washington ». Al Jazeera, qui vient de souffler sa neuvième bougie, demeure toujours sans nouvelles de son cameraman détenu à Guantanamo, tandis que son correspondant à Madrid, Tayssir Alouni, purge une peine de sept ans dans les prisons madrilènes.