C'est sur la toile de fond d'une certaine psychose véhiculée par le spectre de la diphtérie que les unités de dépistage et de suivi en milieu scolaire (UDS) ont entamé leur campagne saisonnière de vaccination, laquelle concorde généralement avec octobre, mais menée cette année avec quelques semaines de retard. « Cette opération a été retardée au début de novembre en raison du Ramadhan qui pose problème à certains niveaux du système scolaire et non pour parer à une quelconque menace comme on l'a entendu ici et là », a indiqué le docteur Belbekhouche, responsable du service de prévention et d'épidémiologie du secteur sanitaire de Constantine. Voilà qui lève le voile sur les rumeurs persistances, selon lesquelles le simple fait d'avoir vacciné également les personnels de l'éducation nationale, corps enseignant et autres traduisait la crainte d'éventuelles retombées nourrie de l'épidémie de diphtérie qui a affecté la wilaya limitrophe de Mila. « D'une part, tient à préciser notre interlocutrice, aucun cas avéré de diphtérie n'a été enregistré sur le territoire de Constantine. D'autre part, la vaccination du personnel des établissements scolaires ne revêt aucun cachet exceptionnel, sinon le souci de leur assurer une couverture vaccinale d'ailleurs prévue par les protocoles vaccinaux menés en direction de ce secteur. » Quant à la campagne diligentée au profit des élèves, elle cible, selon cette même source d'informations, trois catégories d'âge 6 ans, 11-13 ans et 16-18 ans concernés par des vaccins de rappel contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Toutefois, les élèves de la 1re année primaire (6 ans) seront également concernés par une couverture vaccinale antirougeoleuse. Concernant les tranches intermédiaires, de 7 à 10 ans et les 14-15 ans, une vaccination de rattrapage est prévue à titre de précaution au profit de cette catégorie d'âge mais uniquement, tient-on à préciser, pour ceux qui ne présenteraient aucune trace vaccinale à un niveau ou à un autre, notamment sur leur carnet de santé. Pour la petite histoire, il faut se souvenir de l'année scolaire 2002-2003 marquée par un branle-bas combat général suite à l'émergence d'une vaste épidémie de rougeole maîtrisée au prix d'une mémorable campagne de vaccination antirougeoleuse qui avait touché 100% de la population scolaire ciblée, soit à l'époque 85 913 élèves vaccinés sur le territoire de la commune de Constantine. Le ministère de la Santé avait évoqué, à l'échelle nationale, le chiffre de 13 576 cas avérés recensés à la date du 30 juillet 2003.