Les spécialistes de l'aménagement du territoire et de la logistique pour zones franches imputent l'échec de la zone de Bellara, sélectionnée avec cinq autres, à l'administration. La zone franche de Bellara a été sélectionnée avec cinq autres zones franches en Algérie, selon Lakhdar Khaldoun, ingénieur et consultant à KLI Conseil, sollicité par l'Agence nationale de l'aménagement du territoire dans le cadre de l'étude sur les zones franches pour le compte de l'Agence pour la promotion, de soutien et de suivi des investissements (APSI). Une vingtaine de wilayas se sont proposé pour abriter ces zones franches dont la wilaya de Tamanrasset. La zone de Bellara, avec ses 900 hectares, devait abriter un complexe sidérurgique. Pour ce faire, le site avait reçu des aménagements et des équipements avec la réalisation du port de Djendjen (Jijel) dans cette perspective, explique M. Kheldoun. Elle devait démarrer avec 100 ha pour s'étendre progressivement, a-t-il relevé en déplorant de ne pas savoir ce qu'est devenu le projet par la suite. Pour lui, vu les limites des prérogatives d'un wali et des moyens à sa disposition ne peut développer une zone franche. Il propose la création d'un établissement constitué de la wilaya et les ministères concernés par les activités d'une zone franche commerciale et industrielle comme cela a été le cas pour les villes nouvelles. Pour sa part, Abdelkader Boumessila, consultant en organisation et aménagement portuaire, indique que «la zone territoriale de Bellara a été créée et le statut de zone franche a été affecté à ce projet, malheureusement il n'a pas eu de réalisations pour des raisons de gestion, car il n'a pas été confié à des spécialistes.
L'approche a été beaucoup plus de management administratif qui ne pouvait pas être pragmatique et opérationnelle et attirer ainsi des investisseurs». Il estime que «ce n'est pas un wali qui devrait gérer ce genre de projet, car techniquement, il n'est pas compétent». Il propose «soit la création d'une entité à laquelle on donnerait les moyens techniques et financiers, soit solliciter un spécialiste mondial en passant par la concession». La zone franche de Bellara a été créée par décret exécutif n° 97-106 du 5 avril 1997. Elle est à «vocation industrielle d'exportation où peuvent s'exercer toutes formes d'investissement hormis ceux polluants ou prohibés par loi». L'Agence pour la promotion, de soutien et de suivi des investissements (APSI) dont l'héritière est l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) qui octroie de nombreux avantages aux investisseurs dans cette zone franche.