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Vaincre le chômage : sur quoi faut-il agir ?
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Publié dans El Watan le 07 - 02 - 2011

L'inactivité des ressources humaines constitue le plus grand mal économique qui ronge les économies de la vaste majorité des pays de la planète. On avait coutume de désigner le chômage et l'inflation comme les ennemis les plus virulents de la science économique et des citoyens du monde. Or, le second (hausse des prix) est sous contrôle dans la plupart des pays. Le taux d'inflation se situe entre 1 et 5% au sein des nations industrialisées.Normal ! Nous sommes encore en période de récession ou de reprise lente. Dans ce domaine, une victoire n'est jamais définitive. Il faut une vigilance de tous les instants. Mais le taux de chômage, qui se situe entre 3 à 20%, menace la stabilité politique et la durabilité de la reprise. Les causes, les mécanismes et moyens d'en venir à bout sont complexes et ne s'y prêtent pas à une analyse consensuelle.
Par contre, la problématique du chômage en Algérie a des spécificités qu'il convient d'analyser et de comprendre, et de les intégrer dans le dispositif décisionnel. Nous occultons volontairement les techniques statistiques, l'exactitude du taux de 10% fourni par les pouvoirs publics et les comparaisons internationales. Le chômage des jeunes serait alors de l'ordre de 20% et constituerait le problème de fond. Ces données stipulent que 80% des jeunes en âge de travailler et qui cherchent un travail l'ont déjà obtenu. La solidarité familiale aidant, une personne sur cinq (jeune) non employée serait facilement prise en charge par le reste de la communauté. Il y a urgence d'auditer et d'affiner les données sur ce phénomène. Tout analyste attentif repère que le chômage, même en baisse, constitue le plus grand fléau de notre société. Il devance de loin les autres préoccupations comme le logement, les prix des produits de base, les soins et le manque de loisirs, même si ces derniers demeurent une préoccupation forte.
Les Causes Profondes du Phénomène
Toute économie est un ensemble complexe de réseaux, d'agents et de mécanismes interdépendants. Choisir un vecteur de variables qui constituerait les raisons essentielles d'un phénomène, c'est forcément occulter d'autres. Un analyste doit être modeste. Il ne peut prétendre à l'exhaustivité. Durant la décennie noire des années quatre-vingt-dix, le climat d'insécurité ne permettait pas d'asseoir des politiques économiques pour éradiquer ce fléau. Le taux de chômage avoisinait les 30%. Le niveau des ressources et les priorités de l'heure étaient en deçà du minimum requis pour prétendre influer vigoureusement sur le phénomène. Les années 2000 étaient plus propices.
Les ressources pétrolières permettaient la définition et l'exécution de programmes plus vigoureux pour éradiquer le sous- emploi. Mais nos stratèges économiques ont fait fausse route. J'ai expliqué à maintes reprises pourquoi les plans de relance successifs se trompent de priorités et de mécanismes économiques. Ils sont et seront incapables d'enrayer le chômage à court et à long termes. Au lieu de développer l'offre (création et développement d'entreprises et de la production) ils ont préféré occasionner la demande et une surdose de dépenses en infrastructures. Nos administrations et nos entreprises, sous-gérées et dotées de ressources humaines peu qualifiées, sont et seront pour une longue période incapables de gérer efficacement un tel niveau de dépenses.
Il y a eu une erreur grave de stratégie de développement économique. On aurait dû utiliser intelligemment ces ressources pour qualifier nos ressources humaines, moderniser nos administrations, introduire un management de classe mondiale dans nos entreprises et surtout créer au moins chaque année 100 000 entreprises, en plus d'accompagner le développement de nos grands groupes publics et privés qui réussissent. Il reste une marge pour développer quelques infrastructures stratégiques et des équipements sociaux nécessaires. Nous avons également un appareil de formation dont les filières sont pour la plupart complètement déconnectées des besoins des secteurs utilisateurs. Par ailleurs, la qualité répond peu aux exigences requises. Notons que dans ces secteurs, nous avons beaucoup de femmes et d'hommes dévoués et désireux de bien faire. Mais ils sont prisonniers d'un système administratif et bureaucratique incapable d'imaginer des solutions efficaces.
Que faire ?
Nous allons centrer notre discours sur ce qu'il convient de faire. Les solutions aux problèmes de chômage dans les pays en transition ont été conçues et expérimentées dans de nombreux pays. Beaucoup de ces dispositions sont transposables. Nous évacuons les conditions de succès telles que la qualification des ressources humaines, l'efficacité administrative, le secteur financier, le foncier et toute une panoplie de facteurs sans lesquels, de toute façon, aucune politique sectorielle ne peut réussir. Ils sont d'une importance vitale, mais seront évoqués ailleurs. Tous ces problèmes ont été développés ou le seront en temps opportun. Nous pouvons citer les axes essentiels susceptibles de résoudre le problème du chômage :
1. Création d'entreprises : l'économie algérienne dispose de faiblesses manifestes dans ce domaine. Nous créons à peu près 70 entreprises par 100 000 habitants par ans. Un pays normal, de même niveau de développement, arrive à ériger 350 entreprises par 100 000 habitants par an. Au lieu de booster la création d'entreprises, les plans de relance ont surdosé la constitution d'infrastructures (dont certaines sont indispensables). Il y a un sérieux rectificatif à faire dans ce domaine. Nous avons besoin d'ériger une pépinière (ou incubateur) pour chaque commune, centre de formation professionnel, université, etc. Un développement économique trop centralisé échoue toujours. Des politiques et plans de développement communaux et régionaux sont incontournables ;
2. Accompagner les réussites : les entreprises – publiques et privées –, qui dégagent des excédents, créent de l'emploi et réussissent, doivent être accompagnées dans leur expansion. L'économie algérienne pourrait bien s'orienter vers le cas coréen ou les sept plus grandes entreprises produisent plus de 65% de la production nationale. Les 100 plus grandes entreprises algériennes ont des projets si fantastiques pour notre pays qu'elles peuvent créer des millions d'emplois. Malheureusement, ces projets qui peuvent sauver notre jeunesse sont perdus dans les labyrinthes tortueux de nos administrations. Il faut fouiller partout pour déterrer tous les projets économiques des entreprises performantes et les mettre sur les rails ;
3. Revoir les systèmes d'incitation à l'investissement : l'accès au terrain, la fiscalité, le crédit doivent être facilités et mis à niveau comparativement (benchmarking) aux pays qui offrent les meilleurs avantages ;
4. Nous avons besoin de transformer la majeure partie de nos banques publiques en banques d'affaires. Une banque d'Etat finance les projets stratégiques ; or, les nôtres s'occupent de l'importation et des crédits à court terme qui auraient dû être livrés au secteur privé ;
5. Procéder à l'adaptation du système de formation tant en qualité qu'en spécificité des filières. Nos spécialistes en ingénierie pédagogique savent faire cela ;
6. Investir dans les technologies du futur. Le monde n'est jamais définitivement achevé. Les pays qui parient sur les industries de l'avenir créent plus d'emplois et de prospérité. Les industries vertes et bio, l'information et la communication, les nanotechnologies, etc., constituent autant d'exemples d'activités porteuses ;
7. S'approprier nos potentialités peu exploités (tourisme, agriculture méditerranéenne,) et procéder à la substitution aux importations (lait, blé, etc.).
8. Cesser d'investir dans les industries du passé (entreprises publiques déstructurées qui ne rembourseront jamais) et orienter les ressources vers les nouvelles activités.
Voilà quelques pistes sérieuses à envisager pour le processus de création d'entreprises qui doivent s'ajouter aux dispositifs existants. Il faut avouer que le processus de mise en œuvre est complexe. Le mode de fonctionnement administratif actuel est incompatible avec la réussite d'un tel programme. Nous avons consacré beaucoup d'écrits à la réforme administrative. Si nous n'améliorons pas nos méthodes, outils et procédures administratives, nous ne pourrons pas aller loin. Tous les secteurs seront appelés à végéter sans espoir d'un lendemain meilleur. Il est largement admis qu'une administration sous-gérée soit capable de détruire les fondements d'une économie et produire de la misère, de la corruption et du chaos.
Conclusion
Le fléau numéro un de toute économie contemporaine est le chômage. Le logement vient en seconde position. Il est également la priorité de nos jeunes bien que d'autres préoccupations demeurent. Les alternatives de politique économique doivent être évaluées en fonction de leurs retombées sur l'emploi. Le prochain plan doit être la relance de l'économie productive et la création de postes de travail. Nous avons fourni les pistes essentielles pour alléger la détresse de nos jeunes. Force est de constater que beaucoup de secteurs et de pratiques sont concernés. La complexité d'un système économique fait que la résolution de tout mal profond devient un problème d'ingénierie globale. Les palliatifs que l'on a maintenant sont trop insuffisants. Nous avons besoin d'une croissance qui réduit le chômage existant et qui crée des opportunités pour absorber le secteur informel. Le défi est titanesque. Si on pense que quelques rafistolages vont régler le problème, alors on est sur une fausse piste. Si l'on considère que nous devons mobiliser l'intelligence de tous nos citoyens, supervisée et mis en cohérence par notre élite, alors on est sur la bonne voie. Seules les sciences ont les solutions.


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