Le taux d'inflation a atteint un niveau de 5,41 %, en juin de l'année en cours, a indiqué, hier, à l'APN, Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie. Intervenant à l'occasion de la présentation du rapport annuel portant sur l'évolution économique et monétaire du pays pour l'année 2009, Laksaci fera savoir que le phénomène d'inflation a été plus visible au niveau des prix des produits alimentaires qui ont augmenté de 8,08 %, en moyenne annuelle. La hausse des prix a touché, plus particulièrement, les produits alimentaires frais, à l'exemple des fruits et légumes et des viandes, dont le taux d'augmentation a atteint les 11,35 %. Un fait qui confirme l'acuité du phénomène de l'inflation constaté en Algérie pendant l'exercice 2009, a reconnu le gouverneur de la Banque des banques. Ce dernier a avancé, en revanche, que l'inflation concernant l'indicateur hors produits alimentaire n'a pas dépassé les 3,23 %. Mohamed Laksaci a rappelé que l'inflation a atteint son plus haut niveau de la décennie, pendant l'année 2009, avec un taux de 5,7 %. Une année, a-t-il noté, où la tendance inflationniste a entamé son recul au niveau international, par rapport à l'année 2008. Selon le patron de la BA, l'inflation intérieure poussée par la hausse qui a affecté les produits alimentaires est venue remplacer l'inflation importée, dont l'influence a été marginale sur les prix de détail. Il a indiqué, dans ce sillage, que l'accroissement de l'indicateur des prix de gros des produits agricoles, qui était de l'ordre de 3,0% en 2008, a atteint les 2,6 % pendant l'année 2009. Une hausse fulgurante qui contraste avec les propos de Laksaci, qui a assuré que "l'inflation reste sous contrôle". Le ministre des Finances avait indiqué, rappelons-le, que l'un des principaux objectifs du gouvernement pour 2010, était de stabiliser le taux d'inflation à moins de 4 %, soit entre 3 et 3,5 %. Un objectif qui n'a pas été atteint pendant le premier semestre de l'année en cours, bien qui' il ait servi de cadrage macro-économique dans l'élaboration de la loi de finances pour 2010. Il faut dire, enfin, que c'est le simple citoyen qui paye les pots cassés de ces tendances inflationnistes. Comme l'on bien démontré les chiffres de la BA, les produits alimentaires ont augmenté de plus de 10 %, en l'espace de 6 mois. Un fait qui constitue un choc violent pour les bourses des ménages. Ainsi, l'Inflation galopante rend caduques toutes les dernières augmentations de salaires annoncées en grande pompe en faveur des travailleurs de la Fonction publique. Ceci sans parler des travailleurs employés dans le secteur privé ou plus loin encore, les chômeurs qui n'ont bénéficié d'aucune augmentation dans leurs revenus. Au contraire, ces dernières catégories ont subi les méfaits de ces augmentations de salaires qui ont, selon les spécialistes, ont poussé en avant le phénomène de l'inflation qui ne cesse de ronger le pouvoir d'achat, déjà fragile, des Algériens. Ces derniers, selon certains observateurs de la scène économiques algérienne, "sont payés en dinar et achètent en euro".