Le nombre de victimes atteintes de la leishmaniose cutanée a dépassé durant l'année 2010 le chiffre de 10 000 cas au niveau de la wilaya de M'sila. C'est un véritable tsunami qui s'est produit l'année dernière et se poursuit encore cette année.Le record de victimes n'est jamais allé au-delà de 4000 cas. Cette poussée exceptionnelle de la maladie a été enregistrée principalement au niveau de la ville de M'sila, où 4130 cas ont été recensés. Plus de 2800 cas ont été identifiés par l'annexe de M'sila de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) pour l'année 2010. Pour le seul mois de janvier 2011, 650 cas ont été enregistrés à M'sila et 240 à Bou Saâda. Le plus grave n'est pas tant la recrudescence de la leishmaniose cutanée que l'indisponibilité du glucantime, médicament destiné au traitement de cette maladie.L'opération de traitement n'a malheureusement pas connu un début d'exécution du fait de l'indisponibilité en quantité suffisante de ce médicament. Les besoins de la wilaya en ce médicament, qui s'élèvent à 21 000 unités, n'ont été satisfaits qu'à concurrence de 2000 unités, soit une proportion de 9,5%.Les services de prévention des différents EPSP de la wilaya, qui ne désemplissent pas, ne parviennent plus à répondre aux besoins des malades, affreusement affectés et livrés à eux-mêmes et dont la colère est proportionnelle au degré de disponibilité de cet indispensable produit. Face à cette épidémie, les malades atteints de leishmaniose cutanée et ne pouvant être traités représentent plus de 90%. Autant cette maladie est une zoonose à déclaration obligatoire, autant l'information la concernant est tenue sous le boisseau. Preuve en est, lors du dernier conseil de l'exécutif de la wilaya, tenu la semaine passée sur la sensibilisation à cette horrible maladie, la presse a été royalement ignorée. Pour M. Boudrissa, responsable de l'annexe IPA de M'sila, cette recrudescence s'explique par la dégradation de l'environnement dans les villes, c'est une détérioration sans précédent au milieu urbain. Maladie d'essence rurale et qui s'est déplacée vers la ville à travers la rurbanisation de la cité, elle fait des ravages en milieu urbain, nous nous trouvons donc devant une situation par le fait qu'il est devenu impératif de changer de stratégie dans la lutte contre cette maladie.