La leishmaniose cutanée n'en finit pas de sévir en Algérie, se caractérisant depuis quelque temps par une singulière propagation frappant de plein fouet les populations de 40 wilayas. Cette maladie qui, à défaut de rigueur dans la lutte contre la leishmaniose dans certaines wilayas, notamment M'sila qui demeure un foyer déterminant dans la propagation du fléau, a eu tout le temps d'évoluer et de sévir aussi bien dans les wilayas steppiques que celles du Nord, mettant en péril des populations entières qui ont été, jusque-là, épargnées. Face à cette situation, chacun est en droit de s'interroger sur le rôle que devrait jouer le ministère de la Santé face à ce fléau qui est devenu un problème de santé publique, devant les récurrentes défaillances de cette wilaya qui ne semble pas prendre ses responsabilités dans la recrudescence de la maladie et sa propagation vertigineuse dans toutes les contrées du pays. L'indice révélateur de l'inconscience de la DSP devant ce phénomène réside dans les déclarations erronées des cas enregistrés, notamment pour l'année 2008, déclarations qui faussent toutes les prévisions en matière de lutte contre la maladie. En effet, dans le bilan de 2008 pour la commune de M'sila, selon la DSP, il a été enregistré 368 cas, alors qu'au niveau de l'annexe de M'sila de l'Institut Pasteur d'Algérie, il a été diagnostiqué pour l'année 2008 pas moins de 1900 cas, soit une différence de 1532 cas de leishmaniose non répertoriés et non déclarés. Le nombre de cas de leishmaniose enregistré réellement durant 2008 à l'échelle de la wilaya n'est plus de 2333 cas (chiffre déclaré par la DSP), mais 2333 plus 1532, soit 3865 cas enregistrés durant cette période. Il a été enregistré en 2008, une flambée du nombre de malades de leishmaniose cutanée au niveau de la wilaya de M'sila, passant de 989 en 2007 à 3865 cas en 2008, soit un accroissement de 300,9% par rapport à ceux enregistrés au niveau national durant la même période, dont le nombre déclaré a atteint, selon le ministère de la Santé, les 7784 ; la wilaya de M'sila est frappée par la maladie dans une proportion de 49,65%. Face à cette situation, d'aucuns diront que le ministère de la Santé fait preuve d'une certaine complaisance avec la DSP de M'sila, qui non seulement ne daigne pas s'impliquer vigoureusement dans la lutte contre le phénomène pour la circonscrire et stopper sa propagation, mais également fait des déclarations erronées sur les cas de maladies à déclaration obligatoire, réellement enregistrés, faussant, de fait, toutes les prévisions.