La baisse des températures et l'annonce d'une période un peu plus froide ont fait remonter les prix du pétrole au début de la semaine passée, alors que la hausse des stocks américains annoncée mercredi a ralenti ce mouvement. Le marché du pétrole continue d'être volatile et réagit très rapidement au moindre élément pouvant affecter la demande en pétrole.Toutefois, le niveau des prix reste contenu dans une marge située entre 55 et 60 dollars le baril. L'inauguration la semaine passée à Riyad du siège du Forum international de l'énergie, qui a rassemblé plusieurs ministres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et des membres de gouvernement de grands pays consommateurs, a permis d'avoir une idée des préoccupations des uns et des autres. Pour reprendre les propos du secrétaire général du forum, Arne Walther, cité par la presse, producteurs et consommateurs ont un intérêt commun à réduire la volatilité du marché du pétrole et à rechercher des prix raisonnables pour tous. Ainsi, malgré la baisse des cours comparés au pic des 70 dollars le baril (70,82 dollars le 30 août) atteint surtout grâce aux effets des cyclones sur les capacités de production aux Etats-Unis et le recul de près de 15 dollars, l'Opep n'envisage pas de baisser sa production. C'est du moins ce qu'a déclaré son président en exercice, le Koweïtien cheikh Ahmad Fahd Al Sabah. Il ressort des contacts établis à Riyad que les pays consommateurs comme les pays producteurs sont à la recherche d'un prix consensus du baril de pétrole. Un prix qui permettrait de satisfaire les pays producteurs et d'encourager les investissements énormes nécessaires à une augmentation de la production et qui éviterait de freiner la croissance économique mondiale. L'état d'esprit qui avait prévalu jusqu'à présent au sein des pays consommateurs « d'un baril de pétrole à bon marché » a nettement reculé. Il est vrai que le risque d'une baisse de l'offre due à des désinvestissements entraînerait forcément une rupture de l'approvisionnement surtout après l'irruption de la Chine comme gros consommateur de pétrole à l'avenir. un prix raisonnable L'Arabie Saoudite, si elle a rassuré par la voix du roi Abdelaziz Ben Abdelaziz lors de l'inauguration du siège du forum, en s'engageant à approvisionner suffisamment le marché, a aussi réaffirmé la nécessité d'un prix raisonnable et équitable pour le pétrole. Comme elle n'a pas manqué aussi d'appeler à « limiter les spéculations sur le marché du pétrole » et à « alléger les fardeaux sur leurs citoyens en réduisant les taxes sur les produits pétroliers dans le cas d'une hausse des prix du pétrole ». L'Arabie Saoudite, qui s'est faite la porte-parole des pays membres de l'Opep, est le pays actuellement à disposer de capacités de production de pétrole inutilisées. Cette position rejoint un peu les déclarations faites à Alger à la mi-novembre par le secrétaire général de l'Opep qui a indiqué que « les prix étaient raisonnables » en parlant du niveau actuel, celui d'environ 55 dollars le baril pour le Brent. En parlant du panier de l'Opep, le responsable avait estimé que le prix du panier, qui était à 50 dollars, était aussi raisonnable, tout en n'oubliant pas de faire référence à certaines prévisions d'experts qui misent sur un retour du baril à 40 dollars à moyen terme. Si l'Opep n'envisage pas de toucher au plafond de production lors de sa réunion extraordinaire qui se tiendra le 12 décembre à Koweït, elle observera avec attention l'évolution du marché d'ici la fin de l'année avec comme principaux indicateurs les conditions météorologiques qui influent sur la demande et la bonne tenue de la demande. Certains experts ont déjà évoqué la possibilité pour l'Opep de baisser son plafond de production si la demande recule et si l'hiver dans l'hémisphère nord est doux. Mais l'actualité de ces deux dernières années invite à plus de prudence dans la formulation des hypothèses. Vendredi dernier, le prix du Brent à Londres était coté à 55,15 dollars le baril vers 17h GMT. Le marché de New York était fermé depuis jeudi pour le long week-end de Thanksgiving. Toutefois, le baril de brut avait clôturé mercredi à 58,71 dollars. Des niveaux qui semblent satisfaire les pays producteurs alors que la panique a reculé chez les pays consommateurs. Pour rappel, l'ancienne fourchette du mécanisme des prix adoptée par l'Opep en 2000 situait le prix du baril de pétrole entre 22 (prix minimum) et 28 dollars (prix maximum).