Parmi les 21 sites humides naturels et artificiels recensés à travers l'ensemble du territoire de la wilaya de Sétif, trois ont été classés parmi les 47 sites algériens sur la liste des zones humides d'importance internationale en 2010. Les sites en question sont situés dans la partie sud de la wilaya; il s'agit de Chott Melloul, dans la daïra Aïn de Oulmène, Chott Lefrein, dans la localité de Lehmalet, commune de Aïn Lahdjar et Chott El Baïda, dans la commune de Hammam Sokhna. Cette dernière, d'une superficie de plus de 3000 ha, est la plus importante ; elle s'accroît chaque jour davantage. Une avancée inexorable qui englobe chaque année de nouvelles terres agricoles, ce qui commence à inquiéter sérieusement les riverains. Ces derniers ont, à plusieurs reprises, manifesté leur crainte; ils pensent d'ores et déjà à quitter les lieux si rien n'est fait pour stopper cette mare d'eau saumâtre. Un plan d'urgence a été élaboré en 1995 consistant à circonscrire l'avancée des eaux et leur empiètement quasi quotidien sur de nouvelles terres. Il a été préconisé une vaste action de reboisement par la plantation d'un type d'arbres pouvant s'accommoder du climat semi-aride de la région et surtout résister à la salinité des eaux de la Sebkha. Mais cela ne semble pas donner les résultats escomptés, au grand dam des riverains, qui font tout pour stopper les eaux qui menacent leurs habitations. Par ailleurs, le classement de ce site sur la liste Ramsar n'a pas dissuadé ses habitants de jeter toutes sortes de déchets et ordures ménagères. Bien au contraire, ils continuent de tout faire pour mettre en péril l'écosystème de ce milieu naturel. En quelques années, des décharges sauvages sont nées ça et là, à proximité de la Sobkha. Par endroits, le site est totalement pollué. Même chose pour le site de Melloul où des déchets solides sont jetés un peu partout près des rives du Chott. Mais là où la situation est la plus préoccupante, c'est au niveau de Chott Lefrein dans la commune de Aïn Lahdjar, qui continue de subir de plein fouet les eaux usées de la ville d'El Eulma avec tous leurs microbes. Une catastrophe écologique n'est pas à écarter si rien n'est fait à brève échéance. En plus de cette grave pollution, une autre menace pèse sur ce site fréquenté par de nombreux oiseaux migrateurs de différentes espèces. Ces derniers sont la proie des braconniers qui détruisent leur milieu naturel. De leur côté, les riverains ne font rien pour améliorer les choses, comme si cela ne les concernait pas. Pour la plupart, ce classement n'est en fait qu'un simple acte administratif, ni plus ni moins, preuve en est que rien n'a été fait pour changer la situation. Quelques-uns estiment cependant que l'Etat doit intervenir rapidement pour protéger ces trois sites, en attendant de mettre en place un véritable dispositif de protection. Au-delà de leur aspect écologique, il faut savoir que ceux-ci sont de véritables vecteurs économiques et culturels pour toute la région.