L'affaire des 522 travailleurs de l'ENAD, une entreprise spécialisée dans la fabrication des détergents et autres produits d'entretien, licenciés au mois de mars de l'année écoulée, a connu des rebondissements ces deux dernières journée. Environ 80 travailleurs ont entamé une grève de la faim mercredi dernier. Ils avaient passés la nuit de mardi sur la terrasse du siège de la direction générale du complexe. Les protestataires, qui réclament des responsables leur réintégration dans leurs postes de travail, menacent de se suicider collectivement si leur revendication n'est pas prise en charge. Mercredi et à notre arrivée sur les lieux, la tension était déjà à son comble. Les protestataires affirment que trois parmi les grévistes ont été évacués dans la matinée à l'hôpital de la ville de Sour El Ghozlane. «Cela fait presque 25 jours que nous avons initié des actions de protestation pour réclamer nos droits et aucune suite ne nous a été donnée. Faut-il qu'on passe à l'acte, qu'on se suicide ?» menacent-ils. Les bureaux du complexe demeurent toujours fermés, et ce, depuis mardi. Parmi les grévistes, figurent des pères de famille. Dans l'après-midi, une délégation de protestataires s'est entretenue durant plus de trois heures avec le DG du groupe, en présence du chef de daïra de Sour El Ghozlane. Le premier responsable de l'ENAD a longuement expliqué aux manifestants la situation délicate dans laquelle se trouve l'entreprise. Selon lui, «il est impossible de procéder à des recrutements dans les conditions actuelles. Nous avons établi un dossier d'assainissement de l'entreprise aux pouvoirs publics pour la faire sortir de la crise», assure Khali Tahar, DG de l'ENAD. «Je suis un gestionnaire et je suis censé préserver et sauver les emplois existants», affirme-t-il. Notons que le groupe traîne un découvert bancaire de plus de 400 milliards de centimes qui perdure depuis le début des années 2000.