Quatre universitaires syndicalistes ont été arrêtés à Oran, Mascara et un à Alger, dont le responsable de la Coordination nationale des sections du CNES. L a marche d'hier a commencé par une vague d'arrestations ciblées. Dès la matinée, militants et syndicalistes étaient pourchassés par les services de police pour les empêcher de prendre part à la manifestation à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie en Algérie. Selon la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh) 300 personnes ont été arrêtées durant la journée, dont une cinquantaine de femmes. Alors que le ministère de l'Intérieur, quant à lui, a tenté de minimiser les arrestations en parlant uniquement de quatorze personnes interpellées. Invraisemblable. Les fourgons de la police se sont avérés insuffisants pour embarquer les centaines de manifestants vers les commissariats de police. Si la plupart d'entre elles ont été relâchées, il reste encore une soixantaine de personnes entre les mains de la police. Parmi eux le secrétaire général du CLA, Achour Idir, celui du Satef, Salem Sadali, celui du Snapap, des militants de SOS Disparus et des animateurs du Collectif Algérie pacifique. Le journaliste Larbi Graine a été également arrêté. Tous ont été embarqués vers le commissariat de Cavaignac, à Alger-Centre. Contacté par téléphone, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie, Idir Achour, arrêté vers 9h, nous a indiqué que «les services de police nous on fait signer des procès-verbaux et nous on fait passer une visite médicale, mais nous sommes encore maintenus en détention». Son camarade du Satef, Salem Sadali, a dénoncé «des arrestations ciblées des animateurs de la marche pour les empêcher d'y prendre part. Maintenant qu'ils ont atteint leur objectif, qu'ils nous libèrent». Par ailleurs, trois universitaires, Ouafi Saha et Chouicha Kaddour de l'université d'Oran et Abboura Abdelhalim de celle de Mascara ont été arrêtés hier matin à Oran, avant d'être relâchés. Leur collègue de l'université de Blida, Mme Fatiha Briki, a été elle aussi interpellée par la police. Le Collectif des familles de disparus a, de son côté, dénoncé des arrestations «arbitraires d'Algériens qui sont venus manifester pacifiquement leur rejet du système». Ainsi donc, plusieurs manifestants ont passé la journée dans les locaux de la police. Ils n'ont été relâchés que vers 19h. En somme, la marche d'hier était un combat à armes inégales. David et Goliath. Le pouvoir a encore une fois «mobilisé» ses troupes répressives contre des femmes et hommes venus dire tout le mal qu'ils pensent de ceux qui les gouvernent.