Cette manifestation qui aura lieu à Alger, aura pour première revendication, la levée de l'état d'urgence. Une constellation d'organisations syndicales, d'associations et de partis politiques s'est réunie, hier, à la Maison des syndicats de la capitale (Dar El Beïda) pour débattre de la situation politique et économique actuelle du pays et opter pour une démarche commune en vue du changement. A l'issue de cette rencontre, organisée par la Ligue algérienne des droits de l'homme, le Snapap, le CLA, le Satef et la Coordination sections Cnes, deux décisions ont été validées. La première est de se «constituer en coordination nationale». La seconde est d'organiser une marche à Alger, le 9 février prochain, pour demander la levée de l'état d'urgence en vigueur en Algérie, cela fait près de dix-neuf ans. Pendant près de quatre heures, des représentants d'organisations syndicales, d'associations, et de partis politiques à l'image du Front des forces socialistes (FFS) et du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) sont intervenus à tour de rôle. «On ne peut continuer à gérer le pays de la même manière», a affirmé Mustapha Bouchachi, président de la Laddh. Pour lui comme pour d'autres militants, syndicalistes ou politiques, la levée de l'état d'urgence est une nécessité et même une urgence. «Il faut que l'état d'urgence soit levé», a insisté Me Ali-Yahia Abdenour. Ce dernier a d'ailleurs, expliqué qu'il s'agit d'une condition sine qua non pour «la libération du champ politique et médiatique, l'exercice des libertés individuelles et collectives, la liberté de la presse et l'indépendance de la justice». «Nous ne sommes pas des tubes digestifs mais des consommateurs de libertés», a-t-il ajouté. La liberté? C'est aussi une nécessité pour pouvoir défendre les droits des travailleurs, selon le syndicaliste Rachid Malaoui, du Snapap. La violence est, pour de nombreux militants syndicalistes qui ont exprimé leurs points de vue, vendredi, le fait de l'interdiction de moyens de protestation pacifiques. Le représentant du Satef précise: «Il faut essayer de tracer une autre voie... (et pour cela) il faut se ré-approprier les espaces publics.» M.Chouicha de la Coordination sections Cnes, a rappelé la nécessité de fédérer les efforts. «Individuellement, nous sommes faibles pour imposer le changement», a-t-il reconnu. Il a expliqué que cela pourrait se faire sans «la dissolution des identités». D'autres intervenants sont revenus sur les difficultés que rencontre la jeunesse algérienne, la nécessité et l'urgence du changement. Cette rencontre nationale a vu la participation, entre autres, du Rassemblement action jeunesse (RAJ), le Collectif des familles de disparus en Algérie (Cfda), le Comité des étudiants de l'université de Tizi Ouzou, le Collectif Algérie pacifique, le Comité des chômeurs du Sud, du Front des forces socialistes (FFS), du Mouvement démocratique et social (MDS), du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Elle intervient quelques jours après les émeutes qui ont secoué l'Algérie au début de l'année.