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Entre délices et amertume
Azzefoun
Publié dans El Watan le 27 - 07 - 2004

C'est pour eux un rituel bien rodé qui rythme leurs vacances annuelles. Ils réservent à l'avance soit l'emplacement d'une tente de camping, soit pour les plus fortunés une chambre d'hôtel à un prix très abordable ou un appartement loué à la quinzaine auprès des habitants de la région.
Avec le temps, ces fréquentations assidues ont ajouté à la mémoire collective les noms d'endroits féeriques associés bien souvent au souvenir d'un chanteur, d'un poète ou d'un peintre natif de la région. Des plages au nom évocateur font le bonheur de milliers d'estivants qui viennent étancher leur soif de détente et d'évasion. Mélata (ex-Tardieu) est cette crique couverte de galets qui a vu Mohamed Fellag enfant découvrir les plaisirs de la baignade. Le Caroubier et ses dunes nous renvoient les silhouettes fluettes et les rires sonores de M'hamed Issiakhem et de Rouiched, deux habitués des lieux. Sur la route de Béjaïa, à 15 km d'Azzefoun, la plage le Petit Paradis déroule son tapis de sable fin à la lisière d'une forêt de sapins. C'est dans ce cadre agréable que Tahar Djaout et Azzedine Meddour se donnaient rendez-vous pour d'interminables parties d'oursins en compagnie de Jean-Pierre Lledo. Les montagnes environnantes ont inspiré le scénario de La montagne de Baya, le dernier film de Meddour. Côté accueil, la région n'est pas à la traîne comme par le passé. Azzefoun bénéficie d'une infrastructure touristique totalement montée par des investisseurs privés. Une capacité de 200 lits environ qui s'avère insuffisante en période de forte affluence. Quatre hôtels agrémentent le boulevard Yacef sur le front de mer. A l'entrée de la ville, se dresse le complexe hôtelier Le Marin, en service depuis la fin des années 1980. Ses promoteurs viennent de le doter d'une splendide piscine et d'un centre commercial.
Cercle des poètes disparus
En plein milieu de la coquette baie d'Azzefoun, Azzefoun Beach Hotel (ex-hôtel Méditerranée) s'est refait une toilette après une année d'hibernation. Sa terrasse à fleur d'eau est une merveille du genre. On peut y déguster sardines grillées, merguez et brochettes tout en zappant sur un magnifique coucher de soleil qui illumine l'horizon marin vers la pointe de Aït Rehouna, le village où Boudjemaâ El Ankis coule des jours paisibles. Ces deux hôtels répondent aux normes professionnelles grâce à des prestations de service appréciées par la clientèle. Dans un autre registre tout aussi respectable les autres établissements hôteliers, le Littoral et le Dauphin, assurent un appoint non négligeable. La nouveauté qui enchante les touristes et les habitants depuis 4 ans réside dans la fin du cauchemar des coupures d'eau. Ce qui encourage la prolifération de cafés, de salons de glace et de fast-foods sur toute l'étendue du front de mer. A l'entrée du port de pêche récemment réceptionné, le touriste est accueilli par l'odeur épicée d'une bouillabaisse fumante qui s'échappe des deux restaurants mitoyens. La halte y est plus que souhaitée pour les amateurs de bonne cuisine. Avec ses maisons style colonial et ses mastodontes de béton à l'algérienne, le centre-ville d'Azzefoun surplombe la baie 200 m en amont. C'est là que trône ammi Kader, le spécialiste de la glace. Sa bonne humeur légendaire se lit à travers ses lunettes qui laissent transparaître des yeux rieurs. Ses recettes qui ont fait la renommée de son établissement, il les mijote dans son petit laboratoire éclatant de propreté. N'essayez pas de lui demander les dosages ou la formule des mélanges : ammi Kader les garde jalousement. A l'évidence, des progrès significatifs quoiqu'insuffisants ont été réalisés dans le domaine du tourisme. Toutefois, une tache noire s'accroche à ce panorama de rêve sous la forme de l'inexistence de toute activité culturelle dans ce chef-lieu de daïra. Un comble pour une région qui a enfanté un grand nombre de noms prestigieux du patrimoine culturel algérien. Au risque d'assombrir ce tableau idyllique, on ne peut passer sous silence le calvaire enduré par une dizaine de familles dont la plupart sont victimes des inondations... de novembre 2001. Elles vivent sous des tentes depuis les grosses chaleurs de juin. Exposés aux dangers d'une hygiène précaire, leurs enfants ne connaîtront ni le goût des vacances ni la fraîcheur d'une douche et encore moins le confort d'un lit douillet. Ce triste spectacle a lieu entre les bâtiments OPGI du quartier d'Ath Naïm assez loin des clameurs de la ville et les touristes ne le verront sûrement pas. Un spectacle désolant qui révèle à lui seul l'émergence d'une nouvelle culture en vogue en Algérie, celle de l'indifférence et de l'égoïsme. Ce virus a contaminé Azzefoun au point d'enlaidir les splendeurs offertes par Dame Nature et de parasiter le confort moral des gens sensibles à la détresse humaine. Les regards absents de ces enfants sinistrés supplient les adultes et les interpellent. Puissent les autorités mettre fin à la souffrance de ces êtres fragiles et éloigner ainsi le spectre d'un été tragique. Prions Dieu que les délices d'Azzefoun ne côtoient par l'amertume générée par la bêtise humaine.


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