Hamid Grine, auteur d'un essai philosophique intitulé Cueille le jour avant la nuit, paru récemment aux éditions Alpha Design, a animé une vente-dédicace, jeudi dernier à la librairie El Ghazali, à Alger Au 47, rue Didouche Mourad, à Alger, jeudi dernier, régnait un je ne sais quoi de fébrilité dans l'air. Et pour cause ! La librairie El Ghazali accueillait deux auteurs pour un après-midi littérairement et littéralement consacré à une séance de vente-dédicace de leurs ouvrages. Hamid Grine ayant signé un essai intitulé Cueille le jour avant la nuit paru aux éditions Alpha Design, et Djamel Mati, sortant un roman chez les éditions APIC. Ainsi, c'est dans une ambiance festivement livresque que Hamid Grine - ce journaliste et auteur ayant à son actif une dizaines d'ouvrages, et contrairement à ce qu'on croit, le record de vente en Algérie, 20 000 exemplaires arrachés en un mois en juin 1986, avec le fameux best-seller Lakhdar Belloumi, un footballeur algérien - se prêtera au jeu de cette traditionnelle et interactive séance. Ici, une dédicace personnalisée, pronominale et cursive, là, une pause-photo souvenir avec des lecteurs venus spécialement de Tlemcen, Ghardaïa ou encore d'Italie ou là-bas vissé à son téléphone portable, répondant par téléphone et en direct à l'animateur Karim Amiti sur la radio Chaîne III. Et ce, avec philosophie ! Et justement, son récent ouvrage est un essai philosophique, sans prétention aucune, dont le titre est Cueille le jour avant la nuit. Cela ne porte ni sur un traité ni sur un dogme et encore moins sur une doctorale lecture dans son acception philosophique. Au contraire ! Une sorte de vade-mecum proposant plutôt un mode d'emploi puisant sa substantifique moelle des expériences autobiographiques de l'auteur. Un essai s'articulant avec fluidité sur 48 thèmes entre coups de cœur et coups de gueule, entre coups de canif et coups de poing de la vie. Entre miel et fiel ! Loin de toute fatuité de la vérité absolue. Cependant, avec une approche prescriptive à la pierre de touche... philosophale. Certes, consigné à la première personne -donc, un « je » subjectif - mais sur une sémantique outrecuidante. Hamid Grine part, plume au poing, à la recherche de son Graâl. Une quête initiatique au courant d'un abécédaire aux lettres pas du tout mortes, mais ouvertes sur l'altérité, les femmes, la grandeur, la jalousie, le journalisme, la trahison, la tolérance ou encore la sagesse. Des vocables annoncés par des pleins et déliés d'aphorismes et autres sentences philosophiques de ses auteurs spirituels à l'instar de Rudyard Kipling, Kateb Yacine, Albert Camus, Epicure, Nietzsche, Hemingway, Dostoïvski, Sénèque, Alain, Flaubert... En fait, des tranches de vie autobiographiques avec ce name dropping, ces référents qu'utilisent les rappeurs dans leurs textes : Abu Nuwas, Edith Piaf, Victor Hugo, Tahar Djaout, Bob Woodward, Abdelaziz Bouteflika, Henry Miller... Bref, Hamid Grine s'imprègne de cette universalité culturelle en transmettant cette positivité diurne contre le sombre négativisme comme l'indique le titre de son livre Cueille le jour avant la nuit. « J'ai toujours été philosophe, dans le sens où j'ai toujours essayé de me maîtriser. D'aspirer à quelque chose me donnant la sérénité, m'aidant à vivre. Je me suis toujours posé deux questions fondamentales. Comment rendre la vie moins insupportable ? Et quels sont les maîtres qui pourront me fortifier et m'aideront à vivre ? Ma mère, mon père, Flaubert, Balzac, Sénèque, Epictète... Il n'y a nul pédantisme dans mon livre. Il y a une philosophie de la vie, des conseils, sans être moralisateur. C'est comment bien vivre ? Il y a quelqu'un qui m'a dit que mon livre était un remède apaisant... Et cela m'a touché... En fait un livre répondant à un besoin de sérénité... » Aussi, « Tempérance, sagesse et force ». Tels sont les maîtres mots qualifiant ce livre de chevet. Fiat lux ! Que la lumière soit !