L'Algérie doit diversifier son économie pour sortir d'une dépendance «excessive» du pétrole, a estimé la Banque mondiale (BM) dans sa présentation du Cadre de partenariat stratégique (CPS), endossé vendredi dernier à Washington par son conseil d'administration, rapporte l'APS. «La crise économique mondiale a rappelé à l'Algérie les risques associés à la dépendance excessive du pétrole», a rappelé cette institution, tout en insistant sur la nécessité de mettre un environnement favorable à la création d'activités hors hydrocarbures pour créer des emplois destinés à une «population jeune de plus en plus qualifiée». «L'Algérie continue à faire face à des défis majeurs en termes de diversification économique et de création d'emplois de qualité», observe la BM. L'institution de Bretton Woods préconise une «amélioration de la qualité des dépenses publiques et des réformes significatives du climat des affaires» qui, d'après elle, permettront cette transformation économique et assureront «un meilleur ciblage des services publics, un programme d'aide sociale plus efficace, un meilleur rendement économique des investissements publics, notamment dans les infrastructures». La BM souligne que le contexte est favorable pour adopter une politique qui va dans le sens d'un développement économique durable. «En plus de la stabilité retrouvée, elle (l'Algérie, ndlr) a réalisé d'importants progrès économiques ces dernières années, une augmentation du niveau de vie et l'amélioration de ses infrastructures», explique la même source. Pour ce faire, l'Algérie doit adopter «un nouveau modèle de croissance qui doit être plus à l'abri de la volatilité des prix du pétrole», note-on dans le document rendu public par la BM. Cette institution internationale a brossé un tableau plutôt favorable à l'Algérie, qu'elle considère comme étant «en bonne position pour réaliser ses considérables potentialités économiques, tenir un rôle stratégique dans la région et contribuer à l'intégration économique entre l'Afrique du Nord, l'Europe et l'Afrique subsaharienne». «Le PIB de l'Algérie par habitant (4400 dollars en 2010) est l'un des plus élevés dans les pays de la région MENA, hors-Conseil de coopération du Golfe (CCG)», souligne encore la BM. «Les progrès réalisés au cours des dernières décennies dans le développement humain et les infrastructures, et ses stocks importants en ressources énergétiques et minières fournissent des bases solides pour réaliser ce potentiel et permettent un développement économique plus fort et plus diversifié», ajoute-elle. Elle relève qu'«au cours des dix dernières années, l'Algérie a eu une croissance soutenue et a amélioré l'équité sociale par d'ambitieux programmes d'investissements publics (…) après deux décennies de stagnation économique en conséquence de la crise des prix de pétrole dans les années 1980 et l'instabilité politique». La BM attribue cette performance à «la combinaison d'une gestion macroéconomique prudente et l'augmentation des recettes des hydrocarbures». «Cette politique budgétaire combinée avec une dette extérieure faible et une gestion économique prudente ont permis à l'Algérie de résister à l'impact de la récente crise mondiale, en dépit de la baisse des recettes des hydrocarbures», signale-t-on.