L'Algérie est, aujourd'hui, en bonne position pour réaliser ses considérables potentialités économiques, tenir un rôle stratégique dans la région et contribuer à l'intégration économique entre l'Afrique du Nord, l'Europe et l'Afrique subsaharienne, affirme la Banque mondiale dans sa présentation du Cadre de partenariat stratégique (CPS), endossé vendredi dernier à Washington par son conseil d'administration. «Le PIB de l'Algérie par habitant (4.400 dollars en 2010) est l'un des plus élevés dans les pays de la région Mena hors-Conseil de coopération du Golfe (CCG)», ajoute-t-elle. Cependant, observe l'institution de Bretton Woods, à l'instar d'autres pays producteurs de pétrole, «l'Algérie doit relever le défi de diversifier son économie, en termes d'exportations hors hydrocarbures en particulier». «Les progrès réalisés au cours des dernières décennies dans le développement humain et les infrastructures, et ses stocks importants en ressources énergétiques et minières fournissent des bases solides pour réaliser ce potentiel et permettent un développement économique plus fort et plus diversifié», soutient-elle. ‘'Au cours des dix dernières années, l'Algérie a eu une croissance soutenue et a amélioré l'équité sociale par d'ambitieux programmes d'investissements publics'', note la BM. «Le processus de réconciliation nationale et l'augmentation des prix du pétrole ont permis au pays de retrouver sa stabilité tandis que le gouvernement a commencé à appliquer une série de grands programmes d'investissements publics en matière d'infrastructures, d'habitat et de développement social», poursuit la BM. Ces programmes ont été «accompagnés par des politiques d'ouverture au commerce et à l'investissement privé», tout en observant que le gouvernement a engagé, par la suite, une série de politiques économiques visant à réduire la dépendance du pays des importations et à soutenir les acteurs économiques locaux. «La rapide croissance économique enregistrée au cours des dix dernières années a été alimentée par la combinaison d'une gestion macroéconomique prudente et l'augmentation des recettes des hydrocarbures», note la Banque mondiale. Pour la BM, «la politique active des dépenses centrée sur l'augmentation des investissements publics, l'amélioration des services sociaux et l'aide aux personnes défavorisées a entraîné une réduction du chômage et de la pauvreté». «Cette politique budgétaire combinée avec une dette extérieure faible et une gestion économique prudente ont permis à l'Algérie de résister à l'impact de la récente crise mondiale». Le rythme rapide de croissance économique hors-hydrocarbures a continué en 2009 et la position externe est restée forte avec des réserves de change équivalant à environ trois ans d'importations, note le document de cette institution. Toutefois, constate-t-elle, «malgré ces réalisations, l'Algérie continue à faire face à des défis majeurs en termes de diversification économique et de création d'emplois de qualité». «La crise économique mondiale a rappelé à l'Algérie les risques associés à la dépendance excessive du pétrole». Pour la BM, «l'Algérie est à un tournant dans son développement économique. En plus de la stabilité retrouvée, elle a réalisé d'importants progrès économiques ces dernières années, une augmentation du niveau de vie et l'amélioration de ses infrastructures». «Son principal défi politique reste, donc, celui de la diversification de son économie, l'amélioration de la productivité et la forte création d'emplois reposant sur un nouveau modèle de croissance qui doit être plus à l'abri de la volatilité des prix du pétrole».