Cette institution financière internationale ne rend pas compte des résultats de ses programmes de coopération à l'opinion publique. “Des préparations sont actuellement en cours pour lancer un nouveau produit en Algérie, la Stratégie de partenariat avec le pays (CPS)”, relève la Banque mondiale dans une note de présentation sur l'Algérie, publiée le mois de septembre passé. “La CPS est un mécanisme destiné aux pays à revenu intermédiaire, et elle est moins précise et plus souple qu'une Stratégie d'aide-pays. Elle cherche à développer des partenariats dont les activités et les résultats sont portés par un processus de concertation”, explique la Banque mondiale. Le document relève qu'aucun nouveau prêt de la banque n'a été approuvé depuis l'exercice 2003 où ont été approuvés le deuxième projet pour l'emploi rural (95 millions de dollars) et le projet relatif à la vulnérabilité aux risques naturels en milieu urbain (88,45 millions de dollars). Depuis septembre, un seul projet reste actif : le projet de modernisation du système budgétaire à hauteur d'un engagement net de 18,4 millions de dollars, qui doit arriver à terme en février 2009. “Compte tenu du niveau élevé des recettes pétrolières et de la décision de réduire les emprunts extérieurs, le gouvernement a demandé à la Banque mondiale de poursuivre son soutien à l'Algérie principalement en appuyant son classement AAA et en fournissant une assistance technique remboursable, ce qui représente maintenant la plus grande part des activités de la Banque en Algérie”, indique la Banque mondiale. “Depuis 1999, l'Algérie bénéficie d'un boom pétrolier continu qui génère un montant sans précédent de recettes pour l'Etat et une impressionnante accumulation d'avoirs extérieurs nets”, souligne la Banque mondiale. Le document relève que la période 2000-2005 a été une période de forte croissance, le PIB augmentant de 4,5% par an en moyenne. En 2006, l'Algérie a vu la croissance de son PIB ralentir à 1,8% et, suite à une légère reprise, elle est passée à 3% en 2007. “La croissance du PIB devrait progresser pour atteindre 4,9% en 2008, le PIB hors hydrocarbures s'élevant à environ 6,4%. Le gouvernement algérien vise une progression de 4,9% du PIB pour 2009, avec une croissance de 6,4% du PIB hors hydrocarbures”, prévoit la Banque mondiale. “L'Algérie a accompli des progrès au regard de l'amélioration de ses indicateurs sociaux”, relève la note de présentation. “À l'exception de la mortalité maternelle, l'Algérie devrait atteindre tous les objectifs de développement pour le millénaire (ODM)”, indique la Banque mondiale. La nature temporaire de l'emploi inquiète la Banque mondiale “puisqu'il y a maintenant plus d'emplois temporaires (37%) que d'emplois permanents (34%), l'équilibre étant assuré par ceux qui travaillent à leur compte”. La Banque mondiale estime que l'Algérie dispose d'un bon potentiel de croissance rapide et durable dans le secteur non pétrolier. Cependant, notre pays continuera à faire face à des défis de développement. Le premier défi est celui de la gestion des recettes des hydrocarbures dans une perspective à long terme, en vue de réduire la vulnérabilité de l'Algérie face à la volatilité des cours du pétrole. Le deuxième défi consiste à diversifier l'économie, et en particulier les exportations, ce qui impose d'améliorer le cadre d'activité économique tout en réduisant la participation de l'Etat à la fourniture des biens et des services. Le troisième défi a trait à l'élargissement de l'accès aux services publics et à l'amélioration de la qualité de ces derniers, notamment la mise en place d'un système judiciaire qui fonctionne bien. Il faut regretter que cette institution financière ne rende pas compte à l'opinion publique de l'impact de ses programmes de coopération sur la population. Meziane Rabhi