Une opération de délogement de squatteurs de logements a tourné hier à l'émeute à Akbou, à 68 km de Béjaïa. Au moment où nous mettons sous presse, les affrontements opposent encore la police à des habitants qui avaient squatté, lors des émeutes de début janvier dernier, une cité de 495 nouveaux logements qui étaient en instance de distribution. Ceci intervient dans un contexte déjà fortement tendu. La ville est en effet le théâtre, depuis samedi, d'affrontements entre de jeunes manifestants et des policiers antiémeute. L'antenne de l'agence de l'emploi a été saccagée ; Le tribunal et le commissariat sont notamment la cible des projectiles lancés par les jeunes manifestants contre des policiers retranchés à l'intérieur de ces deux édifices et répondant par des gaz lacrymogènes. La police a procédé, depuis trois jours, à l'arrestation de dizaines de jeunes manifestants, dont beaucoup de mineurs, avant de les relâcher. Des sources crédibles font état de quelque 300 blessés parmi les manifestants et les policiers antiémeute. Dans une déclaration à El Watan, Saïd Salhi, porte-parole de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, s'est dit «contre le squattage des logements» mais dénonce «le comportement irresponsable du chef de daïra qui avait promis aux squatteurs de les régulariser avant de faire appel à la force publique pour les déloger».