Les confrères de la défunte ont condamné l'attitude et la conduite de l'administration, à savoir la direction du CHU et celle de la santé et de la population. Toujours sous le choc de la perte tragique de leur consœur, le Dr Lilia Rezig, maître- assistante et médecin chef de service de la réanimation du CHU Saâdna-Abdenour de Sétif, les hospitalo-universitaires de Sétif ont tenu, avant-hier, une assemblée générale extraordinaire au niveau de l'amphithéâtre de la direction des activités médicales. En effet, après une minute de silence en hommage à leur consœur décédée dans la nuit de jeudi 30 décembre, soit trente heures après sa vaccination contre la grippe A/H1N1, les médecins, dans leur majorité des femmes, ont rendu un vibrant hommage à la défunte chef de service dont les qualités humaines et professionnelles sont nombreuses au point où beaucoup de médecins chefs de service avancent d'emblée que trouver quelqu'un qui remplacera la défunte est une chose très difficile, voire impossible. Le Pr Z. Soualili, président du syndicat national des docents et professeurs en sciences médicales (section de Sétif) a affirmé que les médecins attendent avec impatience les résultats de l'autopsie, actuellement entre les mains de la police scientifique de Constantine. “Il faut que ces résultats soient rendus publics notamment au niveau de la direction des activités médicales”, exigent les syndicalistes. Ces derniers ont, par ailleurs, condamné l'attitude et la conduite de l'administration, à savoir la direction du CHU et celle de la santé et de la population suite au décès brutal de leur consœur. “Après la perte de notre consœur, le Dr Rezig, qui faisait partie de l'équipe réquisitionnée par la tutelle pour l'opération de vaccination contre la grippe porcine, nous avons trouvé qu'il était anormal de continuer le travail comme si rien ne s'était passé. Nous avons enlevé nos blouses et nous sommes allés voir le directeur général par intérim du CHU qui a aussitôt appelé les responsables qui chapeautaient la campagne de vaccination. Notre stupéfaction était grande car les deux responsables n'ont pas daigné discuter avec nous. Cela reflète l'indifférence totale des autorités quant à la mort de notre chère consœur”, a estimé le Dr M. Hamadouche, président de la section de Sétif du Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales. Au cours de leur AG, les syndicalistes ont décidé de proposer que le service de réanimation du CHU porte, désormais, le nom de la défunte décédée à l'âge de 35 ans et que son logement de fonction revienne exclusivement à ses deux enfants, dont l'âge ne dépasse pas les cinq ans.