Déficit n Faute de formation, certains services sont carrément dépourvus de rang magistral (professeurs ou docents). Nos services hospitalo-universitaires CHU vivent depuis longtemps une double pression : «D'une part, ils font face à un effectif estudiantin sans cesse grandissant et, d'autre part, à un déficit tenace en matière d'enseignants de rang magistral», prévenaient des spécialistes hier lors de la deuxième session de la commission consultative hospitalo-universitaire tenue au siège du ministère de l'Enseignement supérieur. Durant les débats, il était surtout question de dresser «un état des lieux et de déceler, selon Mme Kheira Bendisari, chef de service d'anatomie pathologique au CHU Beni Messous, les insuffisances en termes de formation». Aussi a-t-on proposé un «schéma cohérent et rationnel devant servir de guide pour l'établissement d'un plan général de formation des formateurs en sciences médicales». Le docent regrette aussi l'état de «stagnation, depuis plusieurs années, en matière de promotion des maîtres-assistants au rang magistral». Pour sa part, Mme Mounira Bendjelloul, directrice de la post-graduation et de la recherche -formation au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, explique que le problème se pose en termes de formation et qu'il faudra donc dans le futur «faciliter la promotion des maîtres assistants, des docents et des professeurs au niveau des services hospitalo-universitaires», a-t-elle estimé. Une récente enquête menée auprès des doyens des facultés de médecine fait ressortir que certains services hospitalo-universitaires comptent un seul professeur pour 10 maîtres-assistants titulaires. Les chiffres fournis confirment également une accumulation des grades de maître-assistant avec 72% et un taux faible de docents qui ne dépasse pas les 11%. Cette massification des maîtres-assistants n'est pas du seul effet des difficultés rencontrées dans la réalisation des thèses, mais résulte de la présence, dans ce corps, de nombreux spécialistes indifférents à la progression de leur carrière, a-t-on relevé. Pis encore à Constantine par exemple, il a été relevé que 16 services sur les 50 existants sont dépourvus de rang magistral (docents et professeurs). De ce fait, le service «perd sa qualité universitaire» et «aucune formation ne peut y être assurée», a-t-on fait remarquer.