Avant même l'ouverture du service, des chaînes interminables se forment le long du mur du siège de l'ANEM, situé à la cité de l'abattoir. Ils sont des dizaines, voire des centaines de jeunes en quête d'un pathétique emploi. A l'ouverture, les bureaux sont totalement submergés par les demandeurs d'un poste de travail que certains désespèrent d'en trouver, à force d'aller et revenir vainement sur les lieux. Les quelques bancs mis en place s'avèrent très insuffisants tout, d'ailleurs, comme le siège qui n'arrive plus à contenir tout ce monde. A l'extérieur, comme à l'intérieur, les jeunes munis du carton bleu attendent leur tour pour une éventuelle affectation. Les agents chargés de canaliser les demandes de recrutement par rapport à l'offre, en dépit de leur bonne volonté, n'arrivent pas à satisfaire tous ces jeunes. Evidemment en cette période de dèche, les offres d'emploi sont insignifiantes au vu de la demande de plus en plus grandissante. Le chômage galopant n'épargne personne, qualifiés ou non, ils sont tous dans le même pétrin. En attendant leur tour, des petits groupes se forment à l'extérieur, et le sujet principal de leurs conversations reste le travail qui n'arrive toujours pas. Certains, las d'espérer une embauche, après avoir vainement cherché, ne comprennent pas l'indifférence affichée à leur égard par les entreprises, lesquelles ne font rien pour soulager un tant soi peu leur détresse. A El Eulma et dans d'autres localités, les postes d'emploi arrivent au compte-gouttes malgré les dispositions prises par l'Etat.