La commune accuse un manque flagrant d'infrastructures sportives l Les villageois attendent l'affectation d'opérations de développement. La commune d'Ath Laaziz, un conglomérat d'une trentaine de villages renfermant 15000 habitants et située au nord de la wilaya de Bouira, rencontre toutes les peines du monde pour amorcer son décollage développemental. Dans tous les secteurs, cette région, déjà suffisamment déshéritée, subit encore les conséquences des antagonismes animant l'esprit de ses élus locaux. Ces derniers, issus de différentes obédiences, s'adonnent en effet à une rivalité partisane sans se soucier du devenir de leur municipalité, ni de la population qui les avait élus. De ce fait, le sort d'Ath Laâziz reste tributaire de leur bon vouloir. Touchés de plein fouet par le chômage, les jeunes, qui constituent dans la commune une forte majorité, n'ont aucune alternative et végètent ainsi à longueur de journées dans leurs villages respectifs. L'inexistence d'organismes pourvoyeurs d'emplois et l'absence d'un espace culturel, sportif ou d'autres loisirs, accentue, en cette frange de la société, un marasme inégalé la poussant à nourrir de pires appréhensions. Ath Laâziz souffre énormément de l'absence de terrain de football digne de ce nom, de salle omnisports, d'un centre culturel ou même d'une salle de jeux. Mâala, un des importants villages de cette commune, avait certes bénéficié d'une aire de jeu, mais celle-ci est, à ce jour encore, inachevée. Son coût, évalué à un milliard de centimes. Or, à ce prix, penserait le plus optimiste des villageois d'Ath Laâziz, l'on aurait pu réaliser un stade de football, avec toutes ses commodités.Il faut rappeler qu'au début des années 2000, un projet de réalisation, à Ikassarien, un autre important village de la municipalité, d'un stade communal, avait avorté. Il aurait coûté la bagatelle de 2 milliards de centimes. «Notre commune est l'une des plus anciennes de la wilaya de Bouira, mais comparativement à d'autres, plus récentes, elle est dépourvue de toutes les structures et infrastructures à même de la diriger vers un meilleur sort», dira à ce sujet Said, un jeune homme qui a réussi, malgré tout à s'extirper de la morosité de cette région en obtenant, au chef-lieu de wilaya, un travail respectable, ainsi qu'un diplôme supérieur dans les arts martiaux. «Ce que j'ai réussi à faire, je l'ai eu seul. Néanmoins, beaucoup de jeunes de la région n'ont pas eu cette chance, et si j'étais resté à Ath Lâaziz, j'aurais subi le même sort», ajoute-t-il. Pour tous ces problèmes se posant pour la commune d'Ath Laâziz, viennent se greffer d'autres encore, comme les voies d'accès aux différentes localités. A titre d'exemple, les chemins communaux menant aux villages Imbarkken, Ivoughardhanen, Ihambarken, Thivaouanini et Laghoual, pour ne citer que ceux-là, ne sont en fait que des pistes alors que celle de Chekouh, pourtant réalisée il y a de cela une année, se dégrade de jour en jour, avec notamment les intempéries, conjuguées à la mauvaise qualité de leur revêtement. Pour ce qui est de l'AEP (alimentation en eau potable), les citoyens d'Ath Lâaziz s'en plaignent du manque criant, «non pas à cause de l'absence de sources ou de nappes phréatiques mais par manque d'une réelle volonté des responsables locaux pour la doter d'un réseau AEP», estiment des citoyens de la région.