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La prise en charge des victimes demeure défaillante
Alors que la toxicomanie fait rage dans la société
Publié dans El Watan le 17 - 02 - 2011

Sous l'effet de produits hallucinogènes, certains toxicomanes en viennent à commettre les pires actes de violence.
Pour transcender le mal-être, le sentiment de rejet, l'échec scolaire, la pauvreté, le chômage… ils se droguent. Parfois c'est juste pour faire comme le copain, par mimétisme, avec, au bout, la dépendance, puis rapidement le marasme. Ils prennent tout et n'importe quoi: alcool, psychotropes, benzodiazépines (diazépam et rivotril), cannabis, solvants, tabac… ils ont entre 14 et 45 ans; toutes les couches sociales sont touchées par le fléau. Des familles sont désarticulées, aux abois, perdues à cause d'un membre ayant plongé dans la toxicomanie. Selon des riverains, les stupéfiants sont vendus au vu et su de tous dans les cités-dortoirs et aux abords des établissements scolaires. Il n'y a quasiment aucune alternative face à l'absence effarante de structures idoines. «Il est difficile d'estimer la population de toxicomanes en Algérie, et encore moins dans les régions, pour des raisons multiples: absence de banques de données épidémiologiques, contexte géographique –territoire étendu et manque de moyens de contrôle-contexte de crise économique et politique des années 1990 avec exacerbation de la violence, celle terroriste notamment, incitation à la consommation, sans compter la banalisation du phénomène», explique le Pr. Zohra Boudraâ du service de médecine légale du CHU Benbadis.
Selon des statistiques établies entre 1998 et 2005, et aimablement livrées à notre attention par cette dernière, dans la seule commune de Constantine, ils étaient autour de 1400 drogués des deux sexes -avec une prévalence masculine. Qu'en est-il aujourd'hui? Ce chiffre aurait doublé, voire triplé. Pour les psychiatres, psychothérapeutes, praticiens et médecins légistes, le fléau a atteint un seuil effrayant, surtout que la dépendance génère des problèmes graves, d'ordre familial, financier, moral, judiciaire. La drogue est ainsi responsable d'un ou de plusieurs problèmes à la fois. Elle mène inéluctablement à la violence sous toutes ses formes: le vol, l'agression, le viol, le crime et le suicide.
Un fléau qui ronge la société
Ecoutons, à ce propos, le témoignage poignant de la jeune Lamia B., 22 ans, deux fois mère-célibataire: «Je suis orpheline de mère, et mon père s'est remarié. Sa femme ne m'a jamais aimée; à l'âge de 15 ans j'ai fréquenté un garçon qui m'a donné des comprimés, et depuis, j'ai volé pour avoir ma dose. Je n'ai aucun espoir en cette société: j'ai été poussée à la prostitution, personne ne m'a donné une chance de faire des études et de m'en sortir. La drogue est partout, et en prison, on peut aussi s'en procurer, il faut juste payer.» Fouad, 40 ans, est alcoolique. Il habite un trou à rats dans le vieux Constantine. Sa femme n'en pouvant plus de subir sa violence (il lui a brisé la mâchoire), a pris leurs deux enfants et l'a quitté. En l'absence de centre approprié, il a été orienté en psychiatrie pour une cure de désintoxication. Deux séjours avec les malades mentaux n'ont fait que le plonger encore dans l'enfer de l'alcool et des stupéfiants. Le bureau d'aide psychologique, du CHU Benbadis, reçoit non seulement les personnes en détresse psychologique, mais aussi des toxicomanes.
Un jeune psychologue y exerçant, nous confie: «Dans la majorité des cas, ce sont des adolescents en échec scolaire en manque affectif grave, dont les parents sont démissionnaires; il y a trop de tabous, et notre société se voile la face; les pères ne se rapprochent pas de leurs enfants, la plupart ne savent que punir, au lieu de dialoguer ; le jeune toxicomane est seul, sa famille l'abandonne ; quand il arrive chez nous, il est presque toujours suicidaire; à notre niveau, il y a une prise en charge médico-psycho-sociale; en plus d'une séance d'écoute de 20 à 30 mn par semaine du patient, nous prenons également en charge les membres de la famille; mais honnêtement, la plupart des malades abandonnent en cours de traitement et récidivent. Les cas de guérison sont rares, car nous n'avons pas les moyens qu'il faut pour cela: un personnel vraiment qualifié et les infrastructures d'accueil pour les toxicomanes.» Pour l'heure, le seul moyen de lutte contre ce fléau, demeure la prévention.
Celle-ci s'effectue à travers la sensibilisation, notamment par le biais des médias. Le président de l'association des psychologues, le Dr Aziz Kabouche, organise régulièrement des conférences dans ce sens, particulièrement à l'attention des parents, mais au vu de l'ampleur du mal qui est bel et bien en train de gagner de larges pans de la société, nos élus ont le devoir d'agir, et rapidement. A titre informatif, sur le plan réglementaire et législatif, des décisions ont été prises mais jamais appliquées. «La loi n° 04 18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes montre qu'on veut punir et soigner à la fois; il est urgent de mettre en place une stratégie adaptée et efficace pour lutter contre ce mal qui tue nos jeunes», conclut le Pr. Zohra Boudraâ.


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