Autre société, autre dimension : celle du leasing off-shore Maghreb Leasing Algérie (MLG), spécialisée dans le leasing, la location longue durée, le factoring et le capital investissement. Cette filiale de Tunisie Leasing Groupe (TLG) a été créée en 2006 par la Banque privée tunisienne Amen Bank avec des partenaires algériens pour un investissement de l'ordre de 10,5 millions d'euros. L'inquiétude a également gagné les associés nationaux sachant que cette banque forte de ses 49,5% dans la très puissante société Tunisie Leasing Group (TLG) figure dans la liste des personnes et des sociétés tunisiennes dont les avoirs et les ressources financières viennent d'être gelés en raison des liens d'affaires qu'elle entretenait avec les familles du président Ben Ali et Trabelsi. Se voulant rassurants, les patrons de Amen Bank jurent par tous les dieux que «les seuls engagements concerneraient la cimenterie de Belhassen Trabelsi, frère de Leïla Ben Ali et une société de loisirs à Gammarth qui était la propriété de Houssem Trabelsi. Le choix stratégique de ne pas travailler avec les Ben Ali et Trabelsi a été décidé depuis le début de leurs activités. Partant, il n'existe aucun dépôt leur appartenant». Ainsi, l'essor prodigieux qu'a connu MLA, société dont le capital, outre Groupe Amen, est détenu par TLG (avec 40%) et des institutions financières internationales comme l'agence néerlandaise de développement (FMO), se retrouve aujourd'hui sensiblement freiné, indiquent des sources sûres ayant requis l'anonymat. Le visa de la Cosob pour 2 milliards de dinars Un essor qui, pour MLA, s'est traduit par les 25% de parts de marché leasing, la propulsant, en l'espace de quelques années, au rang de leader du crédit-bail en Algérie. Ses résultats positifs ont plaidé en sa faveur puisque en juin 2009, la Commission algérienne d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob) lui avait donné son visa pour l'émission d'un emprunt obligataire. Cette opération porte sur un emprunt obligataire institutionnel (destinée aux banques, établissements financiers et investisseurs institutionnels) d'un montant de 2 milliards de dinars, d'une durée de cinq années (2009-2013 avec un remboursement annuel constant au cinquième (1/5) du total souscrit. Les fonds collectés seront exclusivement destinés au financement de l'activité leasing au profit des clients de MLA, constitués principalement de PME algériennes. « Le gel des avoirs de Amen Bank vont lourdement compromettre toutes ces opérations. Les partenaires et les clients nationaux sont en train d'étudier toutes les possibilités pour se mettre à l'abri des éventuelles retombées des non négligeables difficultés auxquelles est aujourd'hui confronté le Groupe Amen Bank», indiquent nos sources. Aussi, les indicateurs pour cette MLA, filiale de l'Algérie, 100% tunisienne, importante dans le processus quinquennal de développement du groupe TLG, sont actuellement peu reluisants. D'autant que, notent nos interlocuteurs, en 2011 le groupe voulait faire de sa filiale algérienne le fer de lance pour la diversification des activités avec le développement du factoring et de la location longue durée (LLD). La société compte déjà cinq agences à Alger, Sétif, Oran, Annaba et Hassi Messaoud. Pour assurer une meilleure couverture du territoire algérien, elle envisageait d'en ouvrir cinq autres de 2010 à fin 2011. L'entreprise a, en outre, bénéficié depuis avril 2009 d'une garantie partielle de 6 millions d'euros de la part de la Banque africaine de développement (BAD). Ce qui devait lui permettre de mobiliser l'équivalent de 12 millions d'euros auprès d'un consortium de banques algériennes. Un montant destiné au financement de 100 PME supplémentaires. A elles seules, les PME algériennes représentent prés de 20 % de la clientèle actuelle de la société. Avec les nouvelles donnes et les contraintes sur lesquelles butent actuellement l'empire Amen Bank, d'aucuns s'interrogent comment vont évoluer les choses ?