A l'occasion de la journée nationale du chahid, célébrée chaque an le 18 février, les directions de la culture de Tizi Ouzou et de l'école des Beaux Arts d'Azazga ont organisé une journée commémorative en hommage au chahid Kaci Ousmaïl (1920-1957) au niveau de la maison de la culture Mouloud Mammeri. Des compagnons d'armes du chahid et ses proches ont mis en exergue, dans leurs témoignages, la dimension et la symbolique de cette journée.Les orateurs ont notamment retracé l'itinéraire et un aperçu historique plus ou moins exhaustifs sur la vie de ce combattant de la première heure durant la guerre d'indépendance. Ils ont évoqué les qualités humaines ainsi que le rôle politique considérable qu'avait joué Ousmaïl Kaci, un militant remarquable, rappellent-ils, dans le mouvement national avant le déclenchement de la lutte armée, le 1er Novembre 1954. Commandant de la zone 4 de la wilaya III entre 1956 et 1957, Ousmail Kaci, connu aussi sous le nom de guerre de «Kaci Ihadaden», est issu d'une famille modeste de paysans. Natif du village Tighilt, dans la commune de Timizart (dans la région des Ath Jennad), Ousmaïl Kaci dut quitter sa scolarité avant même de terminer le cycle primaire, pour émigrer en France où il adhéra aussitôt au Parti du peuple Algérien (PPA) qui le chargera alors de la sensibilisation des émigrés algériens sur la nécessité du déclenchement de la lutte armée contre l'occupation française. A la veille du 1er novembre 1954, Kaci Ihadaden rentre au pays et prend contact avec Krim Belkacem, Amar Ouamrane et Mohamed Ameziane Yazourene, dit «Vrirouche», les futurs colonels de l'ALN, qui commençaient alors les préparatifs de l'insurrection armée. Une année après le déclenchement de la révolution, soit en 1955, Kaci Ihaddaden est désigné par ses supérieurs comme responsable de la zone de Sidi Ali Bounab où il participera à plusieurs batailles, dont celles de Tadmait (alors Camp du Maréchal) en décembre 1956, et de Beni Thour, en 1957. Kaci Ousmaïl est tombé au champ d'honneur le 23 mars 1957 à Ath Khellili, dans un violent accrochage avec l'armée coloniale française. Durant cette bataille, à armes inégales, 138 maquisards de l'armée de libération nationale (ALN) y tomberont les armes à la main, non sans enregistrer de cuisantes pertes à l'ennemi français.