Le programme de la navette arrive ainsi à son terme, après trois décennies qui ont permis notamment de construire la station spatiale. Pesant 2000 tonnes au décollage avec son système de propulsion, Discovery s'est arrachée de son pas de tir du centre spatial Kennedy, près de Cap Canaveral, en Floride, pour prendre son envol au-dessus de l'Atlantique, soit trois minutes plus tard que prévu. Un problème avec un ordinateur d'un système de contrôle au sol, une demi-heure avant le lancement, a fait craindre pendant un moment un report du vol. Le directeur du lancement avait dit quelques heures avant de donner le feu vert à la mise à feu des moteurs, que «ça allait être dur aujourd'hui de voir Discovery être lancée pour la dernière fois ». La navette a atteint l'orbite terrestre en 8 minutes et 30 secondes à 225 km d'altitude à une vitesse dépassant les 28 000 km/h pour entamer sa course poursuite, devant lui permettre un rendez-vous avec l'ISS, à laquelle elle doit s'amarrer aujourd'hui à 19h16mn GMT. La station se trouve à 350 km d'altitude. Durant cette mission, initialement prévue début novembre, -le lancement de Discovery avait été annulé en raison d'une fuite d'hydrogène et la découverte de fissures dans des arceaux métalliques du réservoir externe- les astronautes et la navette livreront le module de fret multifonctionnel Leonardo, qui sera attaché de façon permanente à la station afin d'offrir un volume supplémentaire de stockage pressurisé. Discovery acheminera aussi le premier robot humanoïde à voler dans l'espace, Robonaut 2 ou R2, qui deviendra un occupant permanent de l'avant-poste orbital, où il aidera les astronautes dans leurs tâches. Après le dernier vol d'un orbiteur, les Etats-Unis dépendront des Soyouz russes pour acheminer leurs astronautes à l'ISS, le temps qu'un remplacement de la navette soit prêt, probablement pas avant 2015.