Appel demain à un rassemblement devant le consulat d'Algérie à Paris. L'association Droits devant !!! appelle à un rassemblement, demain mardi à 13h, devant le consulat d'Algérie à Paris pour exiger «l'arrêt des expulsions (non-délivrance de laissez-passer) ; dénoncer l'exclusion de la régularisations des sans-papiers algériens par le travail (art 40) ; dénoncer les difficultés rencontrées par les Algériens à qui le consulat refuse le renouvellement de leur passeport s'ils ne peuvent présenter de récépissé». Ce rassemblement s'inscrit dans la campagne contre le «racket sur les cotisations des travailleurs sans papiers», que Droits devant !!! a lancée en 2008 et à laquelle se sont ralliées 42 organisations, indique l'association dans un communiqué. Et de préciser que cette campagne a pour but de «dénoncer le vol commis par l'Etat français» qui «(…) encaisse les cotisations sociales, les taxes et les impôts des travailleur(se)s sans papiers sans leur donner les droits et les prestations qui y sont attachés (retraite, allocation chômage, citoyenneté...). Quand ces travailleur(se)s sont expulsé(e)s, ils se retrouvent privés de toute ressource dans leur pays d'origine». C'est dans ce cadre que, depuis deux ans, «nous avons interpellé les consulats de onze pays. Nous leur avons demandé de ne plus se rendre complice de ce racket et de ne plus délivrer à la police française les laissez-passer provoquant l'expulsion de leurs compatriotes sans-papiers», souligne encore Droits devant !!!. Et aussi : «Alors que le gouvernement ne cesse de durcir sa politique d'immigration pour récupérer les voix de l'extrême droite, nous nous mobilisons à nouveau pour la protection des sans-papiers.» Pour une journée de mémoire du colonialisme Henri Pouillot, coanimateur de la Semaine anticoloniale qui s'est achevée hier (dimanche 27 février) en France a réitéré la demande que soit instaurée «une journée de mémoire du colonialisme, comme cela s'est fait pour l'esclavage en 2006». Il rappelle que «la colonisation, sous prétexte d'apporter la civilisation à des peuples considérés comme arriérés, parce que vivant sous une autre culture que celle de l'Occident, s'est faite sur une base profonde de racisme, de xénophobie. La principale différence avec l'esclavagisme est que le colon n'achetait plus les hommes, n'exerçait plus le droit de vie ou de mort, même si, souvent, les conditions de travail étaient telles que la différence n'était pas si évidente : il suffit de revoir le film documentaire de René Vautier, Afrique 50». Henri Pouillot, militant antiraciste et anticolonialiste, est l'auteur du livre La Villa Susini dénonçant la pratique de la torture à Alger par l'armée coloniale. Il est membre du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP). Abordant l'indigne code de l'indigénat qui «définissait une sous-citoyenneté des colonisés» il insiste sur les crimes contre l'humanité de la France. Ils sont «patents : les tortures, les viols, les exécutions sommaires, les villages rasés au napalm… les essais nucléaires au Sahara, les défoliants au Vietnam (même si les Américains ont ensuite terriblement accentué leur utilisation) continuent encore aujourd'hui de générer des victimes. A Paris, des crimes d'Etat ont été perpétrés sous la responsabilité du sinistre Papon les 17 octobre 1961 et 8 février 1962. Ils n'ont toujours pas été reconnus par l'Etat français ni condamnés. La voix de la France y gagnerait pourtant en crédibilité», conclut-il dans une intervention publiée par le quotidien L'Humanité, jeudi.