L'Etat a accordé plus d'ouverture aux importations et n'a pas fait d'effort pour encourager les entreprises locales laissant ainsi l'avantage à la contrefaçon en absence de contrôle. De plus, pour les marchés publics, il devrait favoriser les produits fabriqués localement », a déclaré Malik Hadj Hamou, PDG d'Africable. Il dira : «Nous importons des petites pièces d'assemblage considérées comme des produits semi-finis taxés à 15% et l'importateur importe des produits finis taxés au même taux alors que nous payons 36% de charges patronales» , ajoutant que «l'autre difficulté que rencontrent les entreprises locales sous-traitantes est le montant de la caution de soumissions pour les marchés publics qui est de 5 à 10%, soit la même payée par les importateurs». Il déplore que dans ce genre d'opération on privilégie le «moins-disant» au lieu du «mieux-disant ». Il a révélé que « certaines entreprises publiques achètent des lots complets de pièces importées donc du coup les entreprises productrices locales sont écartées». A titre indicatif, les mêmes pièces importées des pays asiatiques sont 30% moins chers et celles d'Europe sont au même prix que celles fabriquées chez Africable, précise-t-il en relevant que la société fait 80% d'intégration au sein de son atelier à partir de matière première importée. Africable, créée en 1988, fabrique en fait des câbles de frein, d'embrayage, tirette d'ouverture et starter. Elle couvre 3% du marché national avec 500 000 câbles en moyenne par an. «Elle fonctionne avec 20% de ses capacités réelles, ce qui est très loin de la demande puisqu'elle fait face à la concurrence déloyale des importateurs qui vendent moins chers des pièces contrefaites », explique M. Hadj Hamou qui ajoute qu'«avec les moyens actuels, nous pouvons couvrir 40% du marché d'autant que nous avons investi dans la mise à niveau et pour la certification aux normes de l'Union européenne ISO 9001 en 2000 et ISO 9001 est en cours depuis 2008. Pour ses investissements, depuis 2007, la société a procédé à des appoints pour l'achat d'équipement pour un montant de 10 millions de dinars et améliorer ainsi ses capacités de production. La société ne peut se permettre de fabriquer pour stocker, mais envisage d'exporter à l'avenir. Elle a tenté aussi l'expérience de donneur d'ordre «mais la qualité ne suivait pas», selon M. Hadj Hamou qui cite un chiffre d'affaires de 25 millions de DA en moyenne avec 36 employés permanent que l'entreprise pourrait tripler avec son extension, car l'activité nécessite une main-d'œuvre nombreuse. Africable fait partie d'un groupe composé de trois sociétés, dont la société Flemec qui produit des pièces de rechange, comme les flexibles de frein pour l'automobile et les poids lourds en procédant à un assemblage de matière première importée d'Italie qui fait face à la concurrence des importateurs qui écoulent sur le marché national des pièces contrefaites, selon M. Hadj Hamou, de Chine et d'Inde. Née en 2007, Flemec, qui emploie 5 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 5 millions de dinars, connaît les mêmes difficultés qu'Africable sur le marché de la sous-traitance, selon leur PDG.