Ils sont décidément unanimes à demander le gel de l'ordonnance du mois d'août 2001 portant nouveau tarif douanier. Une ordonnance qui menace, vraisemblablement, les entreprises algériennes, privées notamment, qui craignent non pas pour leurs capacités à concurrencer les produits étrangers, mais tout simplement pour leur avenir immédiat. La Cnpa (Coordination nationale du patronat algérien), par la voix de M.Aberkane, coordinateur des quatre wilayas du Centre, estimait, jeudi dernier que l'ordonnance en question allait causer la fermeture imminente de plusieurs entreprises privées. La menace est d'autant plus réelle que l'entreprise dont Aberkane est le patron va devoir licencier 50% de son personnel le 15 janvier prochain. C'est dire combien la tension monte et combien la décision du gouvernement de ramener le tarif douanier à trois taux seulement (5%, 15% et 30%) n'est pas pour faciliter la vie aux entreprises algériennes surtout que des maladresses ont été enregistrées sur le plan de la classification des produits. Ces derniers, «tantôt sont des matières premières, mais sont taxés comme des produits semi-finis ou finis et tantôt sont considérés comme produits d'équipement, mais sont taxés autrement», nous déclarait, avec dépit, un chef d'entreprise, rencontré en marge de la réunion des patrons de la Cnpa pour la zone d'Alger. Ainsi, des erreurs scandaleuses ont été relevées. Il se trouve que quelques huiles brutes, nécessaires à la préparation des huiles pour consommation, sont, selon les propos du ministre de l'Industrie lui-même, taxées à 15% et même à 30% au lieu de 5%. Ce qui provoquera assurément une hausse inévitable des prix des huiles et bien d'autres produits encore. Il se trouve également que des produits destinés, à titre d'exemple, à des travaux d'assemblage CKD ont été, malencontreusement, taxés à un taux de 15%. Une telle classification fait que les produits électroménagers verront leurs prix augmenter sensiblement par rapport aux produits finis d'importation. Des entreprises publiques seraient, selon Menasra, menacées de fermeture d'ici 5 à 6 mois. L'importation des pièces détachées est, quant à elle, soumise à un taux de 30% au lieu de 15%. Encore un taux qui n'est pas pour satisfaire le patronat. Ce sera lors du congrès national de la Cnpa prévu pour le 29 janvier que les chefs d'entreprises auront à discuter de l'ordonnance qu'ils ne finissent pas de dénoncer. Le forum des entreprises fera de même lors d'une rencontre prévue le 19 janvier.