Le directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur, Mohamed Bennini, nous explique, dans cet entretien, que l'objectif essentiel des pouvoirs publics consiste à réduire le volume des importations, mais également la diminution des coûts induits par l'afflux massif des produits étrangers. Il montre aussi que l'Etat vise l'indépendance et la sécurité alimentaire tout en s'insérant dans les circuits commerciaux internationaux et dans le marché mondial, notamment pour ce qui est de l'union européenne, l'OMC, la zone arabe de libre échange et l'accord européen de libre échange. Le directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur, Mohamed Bennini, nous explique, dans cet entretien, que l'objectif essentiel des pouvoirs publics consiste à réduire le volume des importations, mais également la diminution des coûts induits par l'afflux massif des produits étrangers. Il montre aussi que l'Etat vise l'indépendance et la sécurité alimentaire tout en s'insérant dans les circuits commerciaux internationaux et dans le marché mondial, notamment pour ce qui est de l'union européenne, l'OMC, la zone arabe de libre échange et l'accord européen de libre échange. Midi Libre : A l'orée de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce, nos entreprises sont-elles prêtes à l'exportation sachant que pas plus de 3 % seulement de nos entreprises sont exportatrices, actuellement ? Mohamed Bennini : En effet, cette question est à accompagner d'une autre question, est-ce que tout le monde est prêt pour les exportations hors hydrocarbures, c'est-à-dire en ce qui concerne le transport, la banque, les institutions d'appui et les administrations. Est-ce que la culture d'exportation existe dans notre pays et est-ce que l'entreprise gagne plus en exportant que lorsqu'elle commercialise sur le marché local. Généralement, dans les autres pays, si une entreprise exporte, c'est pour gagner de l'argent, et probablement, l'exportation est une opération difficile dans ces pays aussi comme elle l'est chez nous. C'est-à-dire que les entreprises qui essaient d'exporter ne gagnent pas forcément plus d'argent et préfèrent s'orienter vers la distribution locale, parfois des produits importés. Donc, la question se pose de savoir si nos entreprises sont mises à niveau du point de vue des normes internationales de qualité, de l'emballage et de la connaissance du marché extérieur. Mais c'est une question qu'il faut également adresser à nous en tant qu'institutions d'appui. Est-ce que nous sommes à niveau et est-ce que nous apportons l'information requise pour aborder le marché extérieur ? Est-ce que nous accompagnons réellement et suffisamment les entreprises qui souhaitent exporter comme le font les autres pays. Qu'en est-il des 44 entreprises sélectionnées par le programme d'Optimexport ? Concrètement, il y a quelque chose et la vocation d'Algex, depuis sa création en 2004, est d'accompagner l'exportateur comme le faisait également Promex auparavant avec les moyens disponibles en place. Ce sont des choses qui se font progressivement et qui s'améliorent. Nous avons des sites web sur lesquels on trouve un certain nombre d'informations, nous avons des supports d'information comme le guide d'accès au marché de l'Union européenne et le guide d'accès au marché nord américain dans le cadre du système généralisé des préférences et dans le cadre de l'accord avec l'Algérie. Nous avons, également, le guide d'accès pour le marché de l'Ouest africain et nous avons élaboré rapidement le guide d'accès pour le marché des pays arabes, tel l'accord de zone arabe de libre échange. Il y a un certain nombre de documents comme le guide de l'exportateur, le fonds spécial de promotion des exportations et un certain nombre d'informations et de fiches sur l'accès aux pays et sur la plupart des règlementations des pays ciblés par le produit algérien. Ce n'est peut-être pas suffisant et il y a un peu plus d'accompagnements à accorder aux entreprises lorsqu'elles se déplacent à l'étranger, notamment dans les foires d'exposition et dans l'élaboration des études de marché par produit ou par pays. Dans ce cadre, le programme d'Optimexport est venu nous appuyer davantage en vertu du programme de coopération algéro-français pour accompagner une quarantaine de PME choisies parmi 120. Donc, ce sont des PME qui réunissent le maximum de capacités et d'aptitudes d'aller sur le marché extérieur qui ont été sélectionnées pour faire l'objet d'un accompagnement plus pointu en termes d'information, de formation sur le métier export et d'accompagnement sur les places à l'étranger. Comment expliquez-vous la décroissance des exportations hors hydrocarbures durant le premier semestre 2009 ? Globalement, on peut dire que la structure d'exportation hors hydrocarbures comme le volume est resté assez constante sur 15 à 20 ans, y compris l'année 2008 où on a vu un pic de 2 milliards de dollars de nos exportations. Ce qui ne s'explique pas en réalité par une augmentation des performances et même des volumes. Globalement, ce sont les mêmes produits qui s'exportent, c'est-à-dire les produits issus du raffinage des hydrocarbures, des demi-produits, des minerais, des produits bruts et des déchets ferreux et non ferreux et très peu de produits manufacturés. Il y a quelques investissements, deux ou trois, qui ont des capacités comme le ciment et d'autres produits qui marchent. Autrement dit, c'est la même structure et en 2008, nous avons relevé une augmentation qui est beaucoup plus due au glissement des monnaies parce que nous exportons vers la zone euro, essentiellement dans le sud de l'Europe et les chiffres sont comptabilisés en dollars. Et donc, ils gonflent en volume pour atteindre 1,95 milliard de dollars en 2008. Le début de l'année 2009, on a vu une inversion des taux de ces deux monnaies ainsi qu'une suspension de certains produits à l'exportation comme les produits non ferreux notamment. Pensez-vous que les entreprises algériennes soient réellement compétitives pour concurrencer les produits de l'Union européenne? C'est à voir. Nous avons déjà énormément de produits importés et ce n'est pas certain qu'il y ait beaucoup plus, car le taux de la monnaie actuelle du dinar décourage l'importation. Il est censé encourager l'exportation. Cela se situe strictement au taux de la monnaie nationale. Mais, il y a d'autres considérations. Ce qui inonde actuellement le marché algérien ce sont des produits d'origine inconnue et des produits de bas de gamme et des produits de contrefaçon qui gênent aussi bien l'activité de fabrication de produits nationaux algériens que les consommateurs avec leur qualité. Cependant, par rapport à l'Europe, il n'y a pas eu véritablement un impact de l'accord d'association au jour d'aujourd'hui, y compris pour les matières premières et les intrants qui, eux, ont fait l'objet d'un démantèlement tarifaire assez important. Toutefois, pour le moment le démantèlement n'a pas touché les produits finis et il ne les touchera qu'à partir de 2014-2015. A présent, nous sommes censés avoir un surplus de performances à travers des importations d'Europe moins chères en exonérations des droits de taxes. Malheureusement, l'euro est à un niveau tel que cela n'a pas apporté un plus à l'économie nationale qui préfère s'approvisionner sur d'autres zones, notamment la zone arabe. La hausse des importations ces derniers temps ne risque-t-elle pas de porter préjudice à l'économie nationale ? Les importations qui augmentent de manière continue, c'est évident. Cela demeure une préoccupation, d'où la nécessité d'analyser d'abord cette augmentation. Pourquoi ? Nous avons connu en 2007 une flambée des cours des matières premières alimentaires importées par l'Algérie, comme le lait et les céréales. Cela est une donnée objective avec laquelle il faut faire et il y a des substitutions à l'importation qu'il faut faire avec l'apport de la politique agricole. Mais, certaines augmentations ne s'expliquent pas logiquement. Des produits de consommation finale qui augmentent de plus en plus, notamment les véhicules de tourisme, la téléphonie et d'autres produits. Avec une production nationale record de céréales en 2009 de l'ordre de 60 millions de quintaux, peut-on réduire les importations de blé par exemple ? Cela va permettre désormais, non seulement de réduire le volume de nos importations de céréales, mais également de réduire les subventions accordées par le budget de l'Etat à la consommation des céréales. C'est un produit sensible et stratégique sur lequel nous ne pouvons pas nous permettre des pénuries. Donc, cela améliore la sécurité alimentaire du pays. Réduire la dépendance est un bienfait pour le pays et je pense que nous sommes en train de réussir cet objectif avec de telles performances. Les pouvoirs publics sont donc en train de subventionner les exportations et les importations ? Ce n'est pas que l'Etat subventionne les exportations, mais il y a un certain nombre d'aides qui sont apportées en amont dans la mise à niveau des produits à l'exportation. En termes règlementaires, le fonds spécial de soutien aux exportations consacre un certain nombre de soutiens et de mise à niveau des produits à l'exportation. Aujourd'hui, toutes ces aides ne sont pas opérationnelles. Elles devaient l'être dans les prochains mois, avant la fin de l'année normalement. Les textes d'application sont prêts. Midi Libre : A l'orée de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce, nos entreprises sont-elles prêtes à l'exportation sachant que pas plus de 3 % seulement de nos entreprises sont exportatrices, actuellement ? Mohamed Bennini : En effet, cette question est à accompagner d'une autre question, est-ce que tout le monde est prêt pour les exportations hors hydrocarbures, c'est-à-dire en ce qui concerne le transport, la banque, les institutions d'appui et les administrations. Est-ce que la culture d'exportation existe dans notre pays et est-ce que l'entreprise gagne plus en exportant que lorsqu'elle commercialise sur le marché local. Généralement, dans les autres pays, si une entreprise exporte, c'est pour gagner de l'argent, et probablement, l'exportation est une opération difficile dans ces pays aussi comme elle l'est chez nous. C'est-à-dire que les entreprises qui essaient d'exporter ne gagnent pas forcément plus d'argent et préfèrent s'orienter vers la distribution locale, parfois des produits importés. Donc, la question se pose de savoir si nos entreprises sont mises à niveau du point de vue des normes internationales de qualité, de l'emballage et de la connaissance du marché extérieur. Mais c'est une question qu'il faut également adresser à nous en tant qu'institutions d'appui. Est-ce que nous sommes à niveau et est-ce que nous apportons l'information requise pour aborder le marché extérieur ? Est-ce que nous accompagnons réellement et suffisamment les entreprises qui souhaitent exporter comme le font les autres pays. Qu'en est-il des 44 entreprises sélectionnées par le programme d'Optimexport ? Concrètement, il y a quelque chose et la vocation d'Algex, depuis sa création en 2004, est d'accompagner l'exportateur comme le faisait également Promex auparavant avec les moyens disponibles en place. Ce sont des choses qui se font progressivement et qui s'améliorent. Nous avons des sites web sur lesquels on trouve un certain nombre d'informations, nous avons des supports d'information comme le guide d'accès au marché de l'Union européenne et le guide d'accès au marché nord américain dans le cadre du système généralisé des préférences et dans le cadre de l'accord avec l'Algérie. Nous avons, également, le guide d'accès pour le marché de l'Ouest africain et nous avons élaboré rapidement le guide d'accès pour le marché des pays arabes, tel l'accord de zone arabe de libre échange. Il y a un certain nombre de documents comme le guide de l'exportateur, le fonds spécial de promotion des exportations et un certain nombre d'informations et de fiches sur l'accès aux pays et sur la plupart des règlementations des pays ciblés par le produit algérien. Ce n'est peut-être pas suffisant et il y a un peu plus d'accompagnements à accorder aux entreprises lorsqu'elles se déplacent à l'étranger, notamment dans les foires d'exposition et dans l'élaboration des études de marché par produit ou par pays. Dans ce cadre, le programme d'Optimexport est venu nous appuyer davantage en vertu du programme de coopération algéro-français pour accompagner une quarantaine de PME choisies parmi 120. Donc, ce sont des PME qui réunissent le maximum de capacités et d'aptitudes d'aller sur le marché extérieur qui ont été sélectionnées pour faire l'objet d'un accompagnement plus pointu en termes d'information, de formation sur le métier export et d'accompagnement sur les places à l'étranger. Comment expliquez-vous la décroissance des exportations hors hydrocarbures durant le premier semestre 2009 ? Globalement, on peut dire que la structure d'exportation hors hydrocarbures comme le volume est resté assez constante sur 15 à 20 ans, y compris l'année 2008 où on a vu un pic de 2 milliards de dollars de nos exportations. Ce qui ne s'explique pas en réalité par une augmentation des performances et même des volumes. Globalement, ce sont les mêmes produits qui s'exportent, c'est-à-dire les produits issus du raffinage des hydrocarbures, des demi-produits, des minerais, des produits bruts et des déchets ferreux et non ferreux et très peu de produits manufacturés. Il y a quelques investissements, deux ou trois, qui ont des capacités comme le ciment et d'autres produits qui marchent. Autrement dit, c'est la même structure et en 2008, nous avons relevé une augmentation qui est beaucoup plus due au glissement des monnaies parce que nous exportons vers la zone euro, essentiellement dans le sud de l'Europe et les chiffres sont comptabilisés en dollars. Et donc, ils gonflent en volume pour atteindre 1,95 milliard de dollars en 2008. Le début de l'année 2009, on a vu une inversion des taux de ces deux monnaies ainsi qu'une suspension de certains produits à l'exportation comme les produits non ferreux notamment. Pensez-vous que les entreprises algériennes soient réellement compétitives pour concurrencer les produits de l'Union européenne? C'est à voir. Nous avons déjà énormément de produits importés et ce n'est pas certain qu'il y ait beaucoup plus, car le taux de la monnaie actuelle du dinar décourage l'importation. Il est censé encourager l'exportation. Cela se situe strictement au taux de la monnaie nationale. Mais, il y a d'autres considérations. Ce qui inonde actuellement le marché algérien ce sont des produits d'origine inconnue et des produits de bas de gamme et des produits de contrefaçon qui gênent aussi bien l'activité de fabrication de produits nationaux algériens que les consommateurs avec leur qualité. Cependant, par rapport à l'Europe, il n'y a pas eu véritablement un impact de l'accord d'association au jour d'aujourd'hui, y compris pour les matières premières et les intrants qui, eux, ont fait l'objet d'un démantèlement tarifaire assez important. Toutefois, pour le moment le démantèlement n'a pas touché les produits finis et il ne les touchera qu'à partir de 2014-2015. A présent, nous sommes censés avoir un surplus de performances à travers des importations d'Europe moins chères en exonérations des droits de taxes. Malheureusement, l'euro est à un niveau tel que cela n'a pas apporté un plus à l'économie nationale qui préfère s'approvisionner sur d'autres zones, notamment la zone arabe. La hausse des importations ces derniers temps ne risque-t-elle pas de porter préjudice à l'économie nationale ? Les importations qui augmentent de manière continue, c'est évident. Cela demeure une préoccupation, d'où la nécessité d'analyser d'abord cette augmentation. Pourquoi ? Nous avons connu en 2007 une flambée des cours des matières premières alimentaires importées par l'Algérie, comme le lait et les céréales. Cela est une donnée objective avec laquelle il faut faire et il y a des substitutions à l'importation qu'il faut faire avec l'apport de la politique agricole. Mais, certaines augmentations ne s'expliquent pas logiquement. Des produits de consommation finale qui augmentent de plus en plus, notamment les véhicules de tourisme, la téléphonie et d'autres produits. Avec une production nationale record de céréales en 2009 de l'ordre de 60 millions de quintaux, peut-on réduire les importations de blé par exemple ? Cela va permettre désormais, non seulement de réduire le volume de nos importations de céréales, mais également de réduire les subventions accordées par le budget de l'Etat à la consommation des céréales. C'est un produit sensible et stratégique sur lequel nous ne pouvons pas nous permettre des pénuries. Donc, cela améliore la sécurité alimentaire du pays. Réduire la dépendance est un bienfait pour le pays et je pense que nous sommes en train de réussir cet objectif avec de telles performances. Les pouvoirs publics sont donc en train de subventionner les exportations et les importations ? Ce n'est pas que l'Etat subventionne les exportations, mais il y a un certain nombre d'aides qui sont apportées en amont dans la mise à niveau des produits à l'exportation. En termes règlementaires, le fonds spécial de soutien aux exportations consacre un certain nombre de soutiens et de mise à niveau des produits à l'exportation. Aujourd'hui, toutes ces aides ne sont pas opérationnelles. Elles devaient l'être dans les prochains mois, avant la fin de l'année normalement. Les textes d'application sont prêts.