Les notables et dignitaires de la ville de Hassi Messaoud en appellent au président de la République pour réviser la position du gouvernement quant au gel des activités commerciales, de la construction, de la délivrance du registre de commerce et de la concession agricole à Hassi Messaoud. Dans une lettre adressée, hier, à la présidence de la République, ils brossent un tableau noir de la situation prévalant dans la capitale du pétrole et mettent en garde contre son pourrissement. Ils soulignent que la relance de la mise en valeur agricole tel que cela a été le cas à Hassi Bakrat et Ghennami dans le passé pourrait améliorer la situation socioprofessionnelle des jeunes chômeurs qui ne trouvent pas de débouchés ailleurs et peinent à être recrutés dans le secteur pétrolier exigeant de plus en plus de qualifications professionnelles inexistantes dans les centres de formation locaux et donc impossibles pour les jeunes issus des couches sociales démunies. Ces jeunes, ajoutent les notables, sont pénalisés par les répercussions juridiques de la décision gouvernementale du gel du champ pétrolier de Hassi Messaoud en son état appliquée depuis 2005 et qui englobe de facto le périmètre urbain de la ville et concerne tout un panel d'activités économiques. A commencer par la simple délivrance du registre du commerce gelée à Hassi Messaoud de même que la location des biens immobiliers et commerciaux, les nouveaux investissements et l'extension des projets réalisés, la concession industrielle et agricole, la régularisation des achats de terrains, etc. Ce qui ferme la porte à une large partie des activités commerciales et agricoles depuis six ans sans que le lancement de la construction de la nouvelle ville de Hassi Messaoud soit effectif et augure d'une lueur d'espoir pour les habitants du vieux Hassi Messaoud. La lettre souligne la situation alarmante du marché hebdomadaire dont l'un est voué à l'abandon alors que des sommes colossales ont été englouties dans l'édification de locaux commerciaux et l'autre, soi-disant provisoire, continue à activer dans l'anarchie. L'hôpital de Hassi Messaoud dont le seul nom devrait motiver un investissement conséquent dans des équipements modernes, notamment en matière d'analyses biologiques et en imagerie et la dotation en médecins spécialistes, est un problème à part entière. Les habitant de Hassi Messaoud veulent un hôpital digne du poumon économique du pays et déplorent les évacuations devenues légion de la moindre complication obstétrique ou pédiatrique aux grands accidentés et grands brûlés d'une zone industrielle qui fait la fierté de l'Algérie. La question de l'inexistence de projets de logements publics est aussi évoquée d'autant plus que depuis la réalisation d'une centaine de logements AADL, le gel de la construction touche toutes les formules d'habitat, ce qui pénalise les jeunes et booste les prix du foncier à Hassi Messaoud. L'emploi reste la préoccupation majeure de la ville du pétrole et la seule garantie de la paix sociale, ajoutent les signataires de la lettre qui mettent en garde contre les risques de dérapage et la non-maîtrise de la colère citoyenne.