Les étudiants de l'Ecole préparatoire science et technique d'Alger (EPSTA) ont exprimé leur ras-le-bol concernant la situation qu'ils vivent au sein de cette école d'élite. En grève depuis pratiquement six semaines, ils n'ont eu aucune réaction effective de la part de leur administration pour essayer de trouver un terrain d'entente concernant les revendications qu'ils formulent depuis le début de leur mouvement de contestation. Selon une délégation de ces étudiants, qui a rendu une visite hier à notre rédaction, «la direction de l'EPSTA refuse catégoriquement de dialoguer» avec eux. Toutefois, «on a interpellé, en vain, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à plusieurs reprises par écrit», a déclaré une étudiante. La porte-parole des 300 étudiants de cette école a précisé qu'un inspecteur du ministère concerné leur a fait de «fausses promesses» quant à prendre en charge leurs doléances. Les revendications principales de ces protestataires sont l'amélioration des conditions pédagogiques, le recrutement d'enseignants spécialisés et l'ouverture d'un dialogue avec l'administration. «En plus de ces revendications, nous réclamons qu'on nous déplace vers des locaux neufs, près de l'Ecole polytechnique d'El Harrach et appartenant au MESRS», est-il souligné. «Quoique nous sommes, soi-disant, l'élite des bacheliers algériens, nous partageons les salles de cours avec les élèves du lycée Emir Abdelkader à Bab El Oued», ont précisé les étudiants. Ces derniers ont opté pour un relogement parce que, selon eux, l'administration ne leur offre pas une autre alternative pour les sauver du spectre de l'année blanche. «Cette solution est acceptée par la direction de l'école polytechnique et n'attend que l'approbation de M. Harraoubia qui tarde à venir», a-t-on signalé. Officiellement, la tutelle n'est pas contre cette idée, mais elle ne fait rien pour l'appliquer. Devant ce cumul de retards, l'absence totale d'un encadrement pédagogique et le manque d'enseignants, les étudiants de l'EPSTA crient d'une seule voix : «Monsieur le ministre, sauvez notre avenir.»