Les eaux des stations d'épuration pourraient à faible coût être traitées par des plantes. Les nouvelles technologies détruisent l'organisation des oasis», explique le professeur Paolo De Angelis, de l'université de Tuscia en Italie. La surexploitation du couvert végétal par les pâturages, la pollution de la nappe ou la salinité sont des facteurs qui portent préjudice à l'environnement des oasis. Comment faire pour permettre aux oasis de perdurer ? Comment aider les agriculteurs de ces environnements arides ? Où puiser l'eau ? Toutes ces questions ont trouvé un début de réponse lors de la conférence à l'ambassade d'Italie, lundi dernier, animée par le professeur De Angelis, mais aussi par M. Hanachi du Commissariat au développement de l'agronomie saharienne et M. Alberto, fonctionnaire de la FAO (Food and Agriculture Organisation). Un constat est établi : les oasis subissent des pressions très fortes provoquées par l'homme, mais également par le phénomène des changements climatiques et de la désertification. L'ensemble des pays d'Afrique du Nord sont conscients et tentent de coopérer ensemble et avec la FAO pour tirer bénéfice des expériences de chacun. Le projet est né en 2008 et s'oriente vers la production des biomasses. L'action du projet a été estimée à 4 ans pour les 4 pays : Algérie, Tunisie, Maroc et Egypte. L'une des actions consiste à utiliser les eaux épurées pour soutenir les agriculteurs. De nombreuses stations d'épuration des eaux usées existent en Algérie, mais rares sont les eaux redistribuées pour l'agriculture. L'idée est non seulement de diriger ces eaux pour les exploitations agricoles plutôt que de prélever des barrages ou des nappes souterraines, mais surtout l'idée développée consiste à épurer ces eaux par des techniques vertes. Un projet à Brezina Ces techniques sont peu coûteuses et largement rentables, elles consistent à épurer par les plantes ou les arbres capables d'assainir et la nature en dispose largement. En effet, certaines espèces combinent un processus chimique, physique et biologique propice au traitement des eaux usées. Cette technique est déjà exploitée à titre expérimental dans une ministation d'épuration dans la wilaya de Ouargla. L'autre apport des technologies vertes est la capture de carbone, moyen toujours efficace pour lutter même à petite échelle contre les changements climatiques. Hormis l'approvisionnement en eau des oasis, une autre façon de lutter contre leur détérioration consiste à créer des protections contre les vents de sable. Actuellement, les oasis sont souvent abandonnées et vivent le paradoxe de recevoir trop d'eau ou pas assez. M. Hanachi soutient d'ailleurs qu'elles ont été confrontées à un rendement économique toujours plus grand, affaiblissant à terme leur écosystème. La superficie agricole du Sahara était de 60 000 ha en 1983 contre 150 000 en 2004. Ces extensions ont pu être réalisées grâce à l'avènement de la technique du forage et d'exhaure de l'eau. L'accord de coopération entre l'Algérie et l'Italie en 2002, avec l'appui financier du ministère pour le Développement économique et du ministère des Affaires étrangères en Italie ont déjà permis au projet de se réaliser dans l'oasis de Brezina, dans la wilaya d'El Bayadh, coordonné ave la Direction des forêts et l'Institut national de recherche forestière à l'université de Mascara.