Le village frontalier de Sidi Djilali, au sud du chef-lieu de wilaya, se révolte, depuis la fin de la semaine derniere, pour demander le départ immédiat du chef de daïra auquel il impute leur malvie. Dès le matin, les villageois se sont regroupés en masse au centre du village pour, ensuite, fermer la route n°107 reliant Sebdou à la frontière. Accusant le commis d'Etat indésirable qu'ils accusent de plus de «courir plus après le méchoui qu'après le projet pour sa circonscription», les manifestants en colère scandaient des slogans à caractère social et économique. «Ce responsable doit partir immédiatement parce qu'il est plus intéressé par les invitations au méchoui que par nos préoccupations. Notre daïra est à mille lieues de l'essor économique que connaissent les autres régions de la wilaya. Nous sommes les damnés de la terre», se sont-ils insurgés. Dans leurs protestations que même la commission dépêchée de la wilaya n'avait pas réussi à étouffer, ils ont empêché les fonctionnaires de la daïra de rejoindre leur poste de travail. «Nous exigeons la présence du wali en personne pour l'informer de tout ce qui se passe dans notre daïra et lui soumettre nos revendications légitimes», demandaient-ils, intraitables. En début de soirée, des renforts de la brigade antiémeutes ont été déployés dans la bourgade. Aucun incident n'a été enregistré. «Nous sommes pacifiques et nous ne revendiquons qu'un minimum de vie décente», nous ont-ils déclaré. Vendredi, les habitants campaient toujours sur leurs positions.