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Pourquoi il faut vendre plus de gaz naturel au Maroc
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Publié dans El Watan le 07 - 03 - 2011

Le Maroc veut acheter du gaz naturel à l'Algérie. Ce n'est pas l'information économique majeure de la semaine. La réponse algérienne si. La requête du Maroc date en effet de 2008. Elle a été exprimée à nouveau par la ministre de l'Energie du Royaume chérifien, Mme Amina Benkhadra, en visite en Algérie la semaine dernière. En 2008, Chakib Khelil n'avait pas donné de suite. En mars 2011, Youcef Yousfi entrouvre une fenêtre pour le oui. Et c'est un événement politique. La doctrine énergétique marocaine est «zéro dépendance» vis-à-vis de l'Algérie. Elle est en cours d'amendement. Cela ouvre un nouveau continent de coopération économique entre les deux pays voisins les plus peuplés du Maghreb. Si le Maroc accepte de développer sa consommation interne du gaz naturel en recourant un peu plus aux exportations algériennes, si Alger accepte de lui en vendre plus, il y a une sorte de retour symbolique à la situation de 1989-1994, la période durant laquelle les pays se sont fait confiance pour contourner le «mur» du Sahara occidental.
Petit rappel historique. A la fin des années 80, le président Chadli doit arbitrer sur le tracé du GME, le gazoduc ouest qui va approvisionner la Péninsule ibérique à partir de Hassi R'mel. Le conservatisme prudentiel voudrait que le tracé suive l'actuelle route du Medgaz. Directement de Beni Saf à Alméria. Le président Chadli a un sursaut d'homme d'Etat, et mise sur l'avenir du Maghreb uni. Il choisit, en dépit d'avis contraires à Alger, un tracé via le Maroc. Les deux pays viennent à peine de rétablir leurs relations diplomatiques, mais la tendance est à créer des intérêts communs pour rétablir la confiance. Ce geste est payant. Au pire des années 90, lorsque Rabat profite de l'affaiblissement d'Alger pour retarder le processus onusien du référendum au Sahara occidental, avant de le révoquer avec l'avènement de Mohamed Vl, le gaz du GME maintient, au-delà de la frontière fermée, un lien stratégique entre les deux capitales.
Le Maroc reste prudent et encaisse ses royalties de droit de passage en argent. Mais le temps réduit la défiance. Le gaz transite toujours par le Maroc vers l'Espagne... et le Maroc a des besoins en génération d'électricité. Il «switche» alors ses prélèvements qui deviennent physiques. 500 000 millions de m3 sont prélevés par an à partir de 2005 pour la centrale à cycle combiné de Tahaddart. Puis, depuis 2010, 350 millions de m3 de plus approvisionnent à partir du GME la nouvelle centrale hybride (gaz-solaire) de Aïn Beni Mathar. D'autres projets industriels marocains, notamment le développement du pôle automobile de Mekioussa à Tanger, auront besoin d'approvisionnement de gaz naturel additionnels. Les arbitrages au Maroc ont tardé. Ils veulent ventiler «le risque approvisionnement» entre des importations de GNL et un recours plus grand au gaz algérien.
Le fait est que la première solution est terriblement coûteuse, l'amortissement d'une unité de liquéfaction aujourd'hui devenant encore plus long. De plus grands prélèvements sur le GME – «mal optimisé plus» selon un titre marocain peu suspect d'amitié pour Alger – paraît être l'option la plus pratique dans le cours terme. L'Algérie a politiquement tout intérêt à accéder à la demande marocaine. Cela donne une chance inouïe à un déblocage de la coopération économique entre les deux pays. Climat d'affaires indispensable pour redonner une chance à l'expression de la question référendaire pour le peuple sahraoui... ou pour l'application de tout autre plan de résolution accepté par le Polisario et le Maroc. Mais pourquoi donc Alger n'a-t-il pas vendu de gaz additionnel au Maroc depuis qu'il en a exprimé le vœu en 2008 ? Dans l'entourage de Sonatrach, la réponse est convenue. «Il n' y avait pas de quantités commerciales disponibles à ce moment-là».
Pourtant, Chakib Khelil faisait encore, à la même période, des promesses de vente à des ministres de pays lointains de passage à Alger. Le président Bouteflika n'est-il pas capable de vision ? Il a laissé la frontière terrestre fermée sans réfléchir à ses conséquences. Il a refusé de vendre plus de gaz au Maroc sans penser à ce qu'il peut y gagner au-delà des dollars de la transaction. En 2011, une ouverture, enfin. Hassi R'mel ne se porte pas mieux qu'en 2008, bien au contraire, mais le ministre de l'Energie est bien prêt à étudier la possibilité d'un gazoduc pour fournir directement le marché marocain. Sans doute grâce aux apports des gisements de la Saouara et du Touat en cours de développement. Mais qu'est-ce qui a donc changé entre 2008 et 2011, alors même que le soulèvement d'El Ayoun pour les droits nationaux des Sahraouis aurait dû ajouter une couche à l'incommunication entre les deux régimes ? Ce qui a changé, c'est le souffle du boulet des révolutions démocratiques arabes. Par montée des périls intérieurs, les autocrates se rapprochent. Si cela doit permettre la construction d'un Maghreb de l'énergie intégré en attendant plus, c'est déjà un acquis. C'est pour cela que le oui de Youcef Yousfi peut entrer dans l'histoire comme le oui de Chadli Bendjedid pour le GME via le Maroc.


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