La Banque mondiale a adopté mardi dernier une nouvelle stratégie d'aide à l'Afrique, pour aider l'économie du continent à «décoller», selon les termes employés dans un communiqué de presse qu'elle a rendu public. La nouvelle approche, qui vient d'être endossée par le conseil d'administration de la Banque mondiale, marque, selon elle, «un tournant décisif dans la manière dont elle perçoit l'Afrique et son propre rôle en tant que partenaire au développement». Le nouveau plan s'articule donc autour de trois «domaines clefs», a précisé la BM : «la compétitivité et l'emploi», «la vulnérabilité et la résistance» aux chocs, et «la gouvernance et les capacités du secteur public». La nouvelle stratégie inverse l'ordre d'importance des instruments dont se sert la Banque mondiale pour soutenir l'Afrique. Désormais, il s'agira en premier lieu des partenariats, puis du partage du savoir, et enfin des financements. L'objectif est de s'assurer que les interventions de la BM viennent appuyer ce qui est fait sur le terrain par les Etats africains, le secteur privé et d'autres partenaires au développement. En matière de compétitivité et d'emploi, le nouveau cadre stratégique aidera les pays à diversifier leurs économies et créer des emplois, en particulier pour les 7 à 10 millions de jeunes qui entrent sur le marché du travail chaque année, précise la BM. Il contribuera aussi à «combler le fossé entre les besoins en infrastructures et les investissements consentis à cet effet, estimés actuellement à environ 48 milliards de dollars par an et permettra de soutenir les efforts visant à faciliter l'activité commerciale». En outre, la nouvelle stratégie sera axée sur le renforcement des compétences des travailleurs. Atténuer les chocs S'agissant du second volet consacré à la vulnérabilité et la résilience, la nouvelle stratégie vise à «réduire le nombre de chocs auxquels l'Afrique est soumise et à atténuer leur impact». Pour y arriver, l'institution veut se concentrer sur l'amélioration des soins de santé, la prévention contre les effets du changement climatique et le renforcement de la capacité des pouvoirs publics à partager les ressources communes sur une base plus équitable et dans un cadre consensuel. Enfin, s'agissant du volet gouvernance et capacités du secteur public, la nouvelle approche de la Banque mondiale vise, selon elle, «à mieux informer les citoyens ordinaires sur le type d'attentes qu'ils devraient nourrir à l'endroit de leurs gouvernements. Il s'agira aussi de leur offrir des avenues afin qu'ils soient en mesure de tirer sur la sonnette d'alarme lorsqu'ils n'ont pas accès à ces services». La Banque s'engage par ailleurs à travailler directement avec les gouvernements pour les aider à améliorer leurs systèmes et leur capacité à fournir des services de base et gérer les comptes. Notant que le «continent africain a étonné les plus défaitistes, avec plus d'une décennie de croissance économique solide et une réduction durable de la pauvreté», la Banque a assuré que sa stratégie «pourrait aider les économies africaines à décoller comme l'ont fait celles d'Asie il y a trente ans».
Dans le cadre de ses activités, la vice-présidente de la Banque mondiale pour l'Afrique, Mme Obiageli K. Ezekwesili, a animé une vidéo-conférence le jeudi 3 mars 2011 à l'intention des journalistes d'une trentaine de pays africains. Elle a indiqué que pour la mise en œuvre de cette stratégie, «des partenariats, connaissances et financements seront mis à profit dans la collaboration avec les gouvernements, le secteur privé, la société civile et d'autres parties prenantes afin d'aider les pays à accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Il s'agit ainsi d'élargir le champ de la prospérité économique et réduire la pauvreté».