Il est mentionné dans un nouveau rapport, présenté par Kofi Annan, président de l'Africa Progress Panel, à la faveur du forum de Davos, que «l'Afrique peut jouer un rôle important dans le plan de redynamisation de l'économie mondiale» car «elle offre un vaste champ d'investissements». Les choses s'améliorent-elles dans le continent noir ? Le document se base sur la croissance économique et les évolutions politiques positives enregistrées ces dernières années pour affirmer que «les perspectives à moyen et long terme du continent sont meilleures qu'elles ne l'ont jamais été depuis l'indépendance». Sauf que tout n'est pas rose, «la crise mondiale pourrait stopper, voire annuler les progrès, parfois spectaculaires, qui ont été réalisés au cours de la dernière décennie», est-il noté dans ce rapport. Et pour que l'Afrique soit en mesure de limiter les effets les plus graves de la crise et devenir un véritable moteur du redressement et de la stabilité de l'économie mondiale, il faut que les gouvernements et les institutions des pays riches lui apportent un véritable soutien pour lutter contre le problème du réchauffement climatique en investissant dans des méthodes d'adaptation et de lutte contre la déforestation et en augmentant le financement destiné à l'énergie renouvelable. «Il faut également concrétiser le propre potentiel de révolution verte de l'Afrique, apporter une aide technique et financière, investir davantage dans les infrastructures rurales pour que les paysans puissent avoir accès aux moyens de production et aux marchés», y est-il souligné. Aucun progrès n'a été réalisé dans les négociations relatives au commerce multilatéral… s'il est nécessaire de faire pression pour débloquer l'impasse post-Doha, l'Afrique a également besoin de récolter très vite les bénéfices de la libéralisation du commerce. Les rédacteurs du document en question estiment qu'il est plus important que jamais que les partenaires de l'Afrique honorent leurs engagements, que l'aide n'est pas le seul facteur de croissance en Afrique, mais qu'elle est nécessaire pour faciliter le développement économique du continent. Seul un véritable partenariat entre l'Afrique et ceux qui la soutiennent permettra de réaliser des progrès, ce qui implique des réformes de gouvernance au niveau mondial pour «trouver les moyens qui permettront aux Africains d'être représentés de manière légitime et réelle», y est-il dit. Et d'ajouter : la reprise économique dans les pays industrialisés «est nécessaire à l'Afrique», que ce soit pour le «commerce», la «reprise des flux», les «investissements» ou «les niveaux d'aide». Toutefois, l'Afrique fait partie intégrante des efforts immédiats destinés à «relancer la croissance mondiale». Les dirigeants mondiaux doivent saisir l'opportunité d'aider au développement de l'Afrique en tant que moyen d'aider à leur propre reprise économique. Issu d'une recommandation fondamentale de la Commission pour l'Afrique de Tony Blair, l'Africa Progress Panel a été créé en avril 2007 en tant qu'autorité indépendante en Afrique dont l'objectif est d'attirer l'attention des dirigeants mondiaux sur la nécessité de respecter leurs engagements envers le continent. L'APP concentre son action sur le développement de l'Afrique en contrôlant les progrès, soulignant les opportunités et les blocages et déclenchant les actions. Cette autorité est composée de Kofi Annan (ancien secrétaire des Nations unies et prix Nobel), de Tony Blair (ancien Premier Ministre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord), de Michel Camdessus (ancien directeur général du Fonds monétaire international), de Peter Eigen (fondateur et président de l'Advisory Council, Transparency International), de Bob Geldof (musicien, homme d'affaires, fondateur et président de Band Aid, Live Aid et Live8, co-fondateur de DATA, ancien membre de la Commission pour l'Afrique), de Graça Machel (activiste des droits de la femme et des enfants, présidente de la Foundation for Community Development), de Linah Kelebogile Mohohlo (gouverneur de la Banque du Botswana), d'Olusegun Obasanjo, (ancien président du Nigeria), de Robert E Rubin (président du Comité exécutif, Citigroup, ancien secrétaire de United States Treasury), de Tidjane Thiam (directeur financier, Prudential Plc, ancien membre de la Commission pour l'Afrique) et de Muhammad Yunus (économiste, fondateur de la Grameen Bank et prix Nobel). Y. S.