Abdelwahid Bouabdellah n'est plus le président-directeur général de la compagnie aérienne Air Algérie. M. Bouabdellah, selon des cadres de la compagnie, qui n'en pouvait plus de gérer Air Algérie, a déposé sa démission auprès du président de la République qui l'aurait refusée. D'autres sources évoquent qu'il aurait été limogé dimanche soir. Il semblerait que les tractations pour le remplacer avaient déjà commencé depuis quelque temps. Son remplaçant serait le fils d'un ancien Premier ministre et ministre de l'Intérieur dans les années 1970 et 1980, Mohamed Ben Ahmed Abdelghani. Il s'agit de Ben Ahmed Abdelkrim qui occupait le poste de délégué d'Air Air Algérie à Paris. C'est en mars 2008 que les autorités confiaient les commandes d'Air Algérie à Wahid Bouabdellah. A la tête d' Air Algérie, il était confronté, entre autres, à la grogne des pilotes et des cadres de sa compagnie. Le dernier fait en date remonte au début début du mois de septembre 2010. Lemnouar Azzoug, alors président de l'Association nationale des techniciens de la maintenance d'avions (ANTA) avait alerté, sur les colonnes d'El Watan, sur «la situation alarmante» du service maintenance à Air Algérie. Il avait également dénoncé le recours «excessif» à l'affrètement. Des déclarations qui avaient suscité l'ire de Bouabdellah qui avait poussé à la porte ce cadre à l'origine de ces dénonciations. Sur le plan international, en juillet 2010, Air Algérie était dans le collimateur de la Commission européenne. Bruxelles lui avait infligé un carton jaune pour non-respect des normes de sécurité et menaçait de la placer sur une liste noire, synonyme d'une interdiction de survoler l'espace aérien européen. Afin d'assurer un contrôle continu des performances en matière de sécurité du transporteur aérien, la commission avait exigé que lui soit transmis des rapports mensuels sur les activités de surveillance relatives au maintien de la navigabilité, à l'entretien et à l'exploitation concernant Air Algérie. Le désormais ex-patron d'Air Algérie s'était défendu tant bien que mal. Sur la radio nationale, il clamait le 20 novembre dernier que la compagnie «paie aujourd'hui la gabegie de 20 ans de laisser-aller». «Les seules remarques concernent les problèmes redondant à l'image de l'arrimage du fret, l'état des sièges, de la moquette ou encore la pose de bagages devant les issues de secours», assurait-il. Cet ex-député du FLN, pour rappel, succédait au défunt Tayeb Benouis. Avant d'atterrir à Air Algérie, il occupait les commandes de Cosider, de l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP), et enfin la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance, (CNEP).