Les transporteurs de la gare routière de Boumati, dans la commune d'El Harrach, ont entamé, hier, une grève générale illimitée. Répondant à l'appel de l'Union nationale des transporteurs (UNT), les exploiteurs de 16 lignes ont débrayé toute la journée d'hier. Parmi les lignes affectées, figurent celles de Boumerdès et Meftah, mais aussi la majorité les lignes des Eucalyptus, Dar El Beïda, Bab Ezzouar, ou encore place des Martyrs. «Nous demandons la présence de la police dans la gare pour assurer notre sécurité et celle des voyageurs contre les agressions répétitives des gangs», a déclaré M. Bouaâïcha Ali, représentant de l'UNT. «Nous avons fourni plusieurs demandes aux responsables depuis 2002. Malheureusement, nos requêtes sont ignorées par tous nos interlocuteurs», a affirmé Djamel, un autre syndicaliste. Il explique que «des plaintes ont été envoyées, à maintes reprises, au wali délégué d'El Harrach, à la direction des transports de la wilaya d'Alger, à la direction de l'Etablissement de la gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU) et même au commissariat de police du secteur». La dernière réclamation en date remonte à avril 2010. «On nous a promis de régler ce problème. Une année plus tard, rien n'est fait», a assuré un transporteur. «Les chauffeurs de bus, leurs receveurs et les voyageurs sont agressés souvent par des voyous, quelquefois même cagoulés», ont indiqué les protestataires. «La police veut se protéger au lieu de protéger les citoyens. Les policiers eux-mêmes ont peur des agressions de ces bandits. A chaque fois que les transporteurs veulent se défendre, ils payent la facture cher», a lâché un jeune receveur, surexcité. Pourtant, «deux petites guérites, conçues pour recevoir des éléments de police et des agents de sécurité de l'EGCTU de la gare, ont été construites depuis 2006», a-t-on appris. Une patrouille de police assurait la garde, «mais on demande qu'elle soit fixe», ont réclamé les transporteurs.