Le Collectif autonome des médecins résidents algériens a dénoncé hier, lors d'un nouveau sit-in, à l'hôpital Mustapha Pacha, le silence radio du ministère de la Santé, qui n'a toujours pas réagi à la plate-forme de revendications, qui lui a été transmise, et signée par 3500 médecins résidents. «Pour le moment, nous n'avons reçu aucune réponse, affirme docteur Amine Benhabib, porte-parole du collectif. C'est d'autant plus triste que le mouvement touche l'ensemble des médecins résidents à travers plusieurs wilayas.» Cette situation ne semble pas perturber la détermination du collectif qui continue à réclamer des discussions directes avec les services du ministère. «C'est bien simple, assure le porte-parole, s'il n'y a pas un début de dialogue avec la tutelle, on passera à une autre étape.» Leurs revendications comprennent une vingtaine de points dont la révision du statut du résident, une série de revendications à caractère pédagogique et l'exemption du service national, obligatoire pour eux depuis douze ans alors que les spécialistes en sont exempts. «Travailler au Sud ne nous pose pas de problème, affirme le porte-parole. Ce service a été mis en place au début pour une période temporaire, car il devait répondre à une situation d'urgence qui n'existe plus actuellement. D'ailleurs, la politique sanitaire dans les zones du Sud est un échec puisque malgré un salaire attractif (150% du salaire de base pour la zone 4, extrême-sud), les médecins repartent une fois leur service civil terminé.» Pour faire face à la désaffection des médecins des zones du Sud, le collectif a émis une série de propositions, comme l'ouverture de postes budgétaires, accompagnée de mesures incitatives qui permettraient une meilleure prise en charge du malade. «Il ne faut pas croire que tous les médecins veulent quitter les hôpitaux pour ouvrir un cabinet. Nous voulons juste de meilleures conditions de travail pour offrir une meilleure prise en charge au patient», souligne Mourad, médecin résident, qui tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : «La médecine m'a fatigué et l'administration m'a achevé».