Ce nouveau mouvement a été créé justement parce qu'aucune structure ne répondait à leurs préoccupations actuelles. Les opportunités de la contestation ambiante n'échappent pas aux médecins. Réunis autour d'un collectif autonome national créé il y a trois semaines, les médecins résidents algériens précisent leurs revendications et se mobilisent pour arracher leurs droits. Un sit-in se tient aujourd'hui même à l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger ainsi que dans plusieurs autres villes du pays (Sétif, Oran, Tizi Ouzou, Tlemcen, Sidi Bel Abbès, entre autres). «Nous avons décidé de créer ce collectif pour poser nos problèmes, tout en proposant des alternatives claires à chaque point. Notre démarche n'est pas politique, mais elle répond aux besoins de changements sur plusieurs plans qui concernent les médecins résidents algériens», explique le Dr Amine Benhabib, porte-parole du collectif. Ce nouveau mouvement s'est créé justement parce qu'aucune structure ne répondait à leurs préoccupations actuelles. Ces jeunes médecins ont donc décidé de faire un travail de proximité auprès de 2500 résidents environ, partageant les mêmes attentes. Leur première revendication : l'abrogation de toutes les lois et décrets relatifs au service national obligatoire auquel il sont soumis durant une période allant de 1 à 4 ans. En contrepartie, ils proposent l'ouverture de postes budgétaires dans toutes les wilayas du pays accompagnées de mesures incitatives. «Cette année, il a été décidé que nous ne pouvions pas avoir notre diplôme de spécialiste si on n'accomplissait pas notre service civil, c'est inacceptable pour nous sachant que cette mesure ne s'applique pas aux autres secteurs d'activités», note un délégué de l'hôpital Parnet. Parmi les autres revendications exprimées : la mise à disposition des médecins spécialistes postulants d'un plateau technique en adéquation avec leur qualification, la mise à disposition des médecins spécialistes postulants de logements de fonction à proximité de leur lieu de travail, la gratuité du transport entre le lieu de résidence d'origine et le lieu de travail des postulants, la majoration des salaires en fonction des zones de travail. Pour préciser toutes ces demandes, ces médecins résidents se sont organisés à travers des réunions et des échanges, notamment sur facebook. Une trentaine de délégués d'hôpitaux ont été désignés, dont 20 dans la capitale. Les délégués de service au sein des hôpitaux, près de 200, sont chargés de faire un travail de proximité afin d'être le plus près des besoins des plus de 2000 médecins résidents concernés par ce mouvement. Un délai de réponse de 48 à 72 heures est fixé pour ouvrir le dialogue avec la tutelle, faute de quoi d'autres sit-in et un recours à la grève sont envisagés.